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la grande demeure bourgeoise. Ils se regardaient l’un l’autre, avec une curiosité non dissimulée. On aurait dit qu’ils étaient « rivetés ». L’arbre avait autant de fantaisie que la maison de calme assurance. Cette dernière nous présentait une façade inlassablement blanche quand l’arbre lunatique virait de terre d’ombre brûlée l’hiver, au vert anglais l’été, jusqu’à jaune d’or l’automne. On l’appelait l’arbre aux écus. Blur, c’était moi et j’habitais la maison en regardant par les fe- nêtres. Mes yeux verts comme un calice transparent débordait de lumière et de verdure, mes lèvres jaunes re étaient l’arbre en automne.
L’habitation était conçue comme un nid suspendu aux branches du ginkgo biloba. Je regardais vers l’extérieur, vers la vie, il m’arrivait de me relever la nuit pour contempler la vue.
Je disais à mon cerveau :
Ceci est la réalité !
Imprègne-t-en !
A n de vivre plus intensément, d’échapper au rêve. Mais l’instant suivant, je
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m’évadais, j’imaginais, je transformais, j’explosais, j’éparpillais façon puzzle. On pouvait dire que ça  otte, ça blur, ça préserve de l’anonymat à l’écran. La barbarie doit être  outée.
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