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J’écrivais des silences,
les nuits, je notais l’inexprimable. Je  xais des vertiges.
P Arthur Rimbaud
our ne pas s’ensabler dans l’opium délicieux des émotions, de la colère et de la
couleur, toutes les cellules cérébrales s’accrochent au réel, veulent identi er le sujet du tableau, entre  guration et abstraction. L’œil s’égare à l’intérieur d’une faille resserrée puis entend le bruissement frou-frouteux d’une ballerine degassienne. La courbe de sa hanche découpée dans un cadrage rapproché, révèle des éclipses illusoires :
Une pluie serrée et aveuglante réduit le ciel foudroyé d’éclairs électriques qui déchirent les nuages sombres dans un univers violacé, privé d’oxygène.
L’ouverture retenue par un ruban sur la chair rose frivole désespère. Les traces de  eur de soufre s’évanouissent dans l’espace chancelant, ressuscitent puis vacillent à nouveau.
Sur la mer qui perd la raison, le bateau tangue, danse, balance ses voiles émeraudes tourbillonnantes comme des drapeaux ivres de vent. La danseuse à l’odeur liquoreuse explose les limites du tableau pour faire basculer ses hanches dans une danse endiablée.
Pourquoi pas un cha-cha-cha ?
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