Page 63 - promenade3
P. 63
Ma respiration gon e ce décor fantastique. Écoutez mon souf e qui se promène, court, ralentit, s’arrête, s’extasie.
Mon cœur bat.
Monde imaginaire où les blancs sont des neiges immaculées, des pentes glissantes, où l’étoffe se transforme en houle azotée dans laquelle les bêtes des mers comme le bernard l’hermite, le bigorneau, le crabe lunatique, festoient joyeusement.
Les grottes sont secrètes, vertigineuses, défendues.
Les couleurs coulent à gros bouillons enfumés, comme des bulles magni ques qui se déforment et se reforment le long d’une pipette invisible, mon pinceau.
C’est aussi la teuf des rouges !
Du nacarat aux incarnats. Des noms de eurs aux noms d’insectes.
Orgie de carmins, de grenats qui se transforment en bordeaux déguelasse.
À nous les cinabres, les coquelicots, les cramoisis, les cochenilles, les capucines, les sauges, les fuchsias, les orseilles, les amarantes, les pourpres, les garances, j’en passe et des meilleurs...
Origami ou magni que papillon carnassier qui n’en ni plus de crawler sur l’onde douce et bleutée de mon torse enluminé.
63