Page 23 - revue mai2018

Sur la rive droite du GUADALQUIVIR, au contact de la CAMPIÑA, au Sud, plaine à blé et à olives, et des plateaux de la sierra de Cordoba, au Nord, terres d´élevage, Cordoue doit sa renommée à l´éclat des civilisations qui, à deux reprises, l´ont élevée au rang de capitale. Le passé y est si riche qu´ il suffit presque à nourrir le présent. Cordoue vit naître de grands hommes comme Sénèque le Philosophe (4 avant J.C. - 65 après J.C.), précepteur de Néron. Elle fut ensuite Chrétienne marquée par l´évêque Ossius (257-359), conseiller de l´empereur Constantin.
Le califat de Cordoue : Dès 719, les émirs s´installent à Cordoue sous l´autorité du calife de Damas. Cordoue connaît une période de prospérité, dès le 10ème siècle, elle possède une université célèbre. L´ouverture d´esprit, la tolérance qui y règnent permettent aux trois cultures chrétienne, juive et musulmane non seulement de cohabiter, mais de s´enrichir mutuellement. Face aux troubles grandissants, qui provoquent le morcellement du califat, Cordoue sera incorporée en 1070 au royaume de Séville. Finalement reconquise par les chrétiens en 1236, la ville s´appauvrit. Elle retrouve la prospérité au 16e et 17e siècle grâce aux « cordouanières », cuirs repoussés aux motifs polychromes utilisés pour la décoration des murs et des sièges.
Palacio de Viana :
Bel exemple de l´architecture civile à Cordoue au 14ème siècle. Le palais de Viana se répartit autour de 12 patios et d´un agréable jardin. Cordoue est célèbre par la beauté de ses patios et ceux de ses palais, pleins de charme, et mérite sans aucun doute cette renommée. A l´intérieur, le mobilier frappe par sa richesse et son harmonie. Au rez-de-chaussée sont présentées de précieuses collections : porcelaines, armes blanches du 17e au 19e siècle, tapisseries. Un escalier au très beau plafond mondéjar en cèdre conduit au 1er étage. Parmi les nombreuses pièces qui se visitent, on remarque la galerie des cuirs de Cordoue, avec de magnifiques réalisations du 15e au 18e siècle, le salon des tapisseries exécutées dans la fabrique royale d´après le carton de Goya, la bibliothèque et le salon principal décoré d´un somptueux plafond et de tapisseries représentant la guerre de Troie et des contes espagnols. Au rez-de-chaussée, visite des anciennes écuries.
La Médina Azahara :
Elle se trouve à 11 km de Cordoue. Des fouilles ont mis au jour les restes d´une ville d´une grande richesse élevée par Abdal-Rahman III à partir de 936. A peine était-elle achevée qu´en 1013 les Berbères, sur lesquels s´appuyaient les descendants d´Al Mansour, mécontents d´être tenus écartés du pouvoir la saccagèrent ne laissant pas pierre sur pierre. Elle s´étageait sur trois terrasses : en bas la mosquée, au-dessus les jardins, au sommet l´Alcazar dont ont a relevé deux pavillons. Dans l´un deux se reconstitue peu à peu le salon d´Abdal-Rahman III avec son extraordinaire décor floral qui en couvrait les murs, les arcs et les chapiteaux, tandis que sont présentés sur le sol les morceaux de stuc ou de marbre admirablement ciselés mais inutilisables dans la restauration de ces salles.
Monique
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