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MONDE ARABE                                                                          9


                                                                                                                                         Lundi 16 Mars 2020
                                                                 Syrie
                                                                                                                                    Yémen

               UN CENTRE DE COORDINATION                                                                                            La situation est
                                                                                                                                    devenue "de

                    RUSSO-TURC MIS EN PLACE                                                                                         plus en plus

                                                                                                                                    désastreuse"

            Conformément à l’entente établie lors des négociations entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan à Moscou,         L'envoyé  des   Nations
                              la Russie et la Turquie ont créé un centre conjoint de coordination pour la Syrie.                    Unies pour le Yémen, Mar-
                                                                                                                                    tin Griffiths, a averti jeudi
                                                                                                                                    que la situation militaire
                                                                                                                                    dans le pays était devenue
                                                                                                                                    "de plus en plus désas-
                                                                                                                                    treuse".
                                                                                                                                    Le pays se trouve "à un
                                                                                                                                    moment critique", a indi-
                                                                                                                                    qué M. Griffiths, ajoutant
                                                                                                                                    que "les parties au conflit
                                                                                                                                    amèneront le Yémen vers
                                                                                                                                    la désescalade et la reprise
                                                                                                                                    du processus politique, ou,
                                                                                                                                    je le crains, vers une vio-
                                                                                                                                    lence et des souffrances
                                                                                                                                    accrues qui rendront plus
                                                                                                                                    ardu le chemin vers la
                                                                                                                                    table de négociation",
                                                                                                                                    selon un communiqué de
                                                                                                                                    l'ONU.
                                                                                                                                    Particulièrement  préoc-
                                                                                                                                    cupé par la situation dans
                                                                                                                                    la région yéménite de
                                                                                                                                    Jaouf (nord), où l'escalade
                                                                                                                                    militaire menace la popu-
                                                                                                                                    lation et pourrait déclen-
                                                                                                                                    cher des affrontements
                                                                                                                                    dans d'autres gouverno-
                                                                                                                                    rats du pays, l'envoyé de
                                                                                                                                    l'ONU a estimé que le
                                                                                                                                    risque d'escalade militaire
                                                                                                                                    dans l'ensemble du pays
                                                                                                                                    était grand.
                                                                                                                                    Malgré le conflit que tra-
                                                                                                                                    verse le Yémen, il a toute-
                                                                                                                                    fois noté que les parties
                   ne nouvelle structure de  nisation de patrouilles communes  avaient précédemment annoncé, à  concertation avec la Russie, ainsi  avaient montré "quelques
                   collaboration a été formée  vient d’entamer ses activités», a-t-  l’issue d’une rencontre à Moscou,  que sur l’organisation, à partir du  volontés" de prendre des
            Upar la Russie et la Turquie  il indiqué. Le contre-amiral Oleg  un cessez-le-feu dans la zone d’Id-  15 mars, de patrouilles communes  mesures visant à rétablir la
            pour contrôler le cessez-le-feu et  Jouravliov a précisé qu’une opéra-  lib à partir du 6 mars. Vladimir  sur un secteur de la route M4, un  confiance. "Toutes les par-
            organiser des patrouilles en Syrie,  tion de reconnaissance du génie  Poutine et Recep Tayyip Erdogan  axe stratégique qui relie Alep au  ties ont la responsabilité
            a annoncé ce 14 mars Oleg Jou-  avait été réalisée sur l’itinéraire de  réunis à Moscou le 5 mars 2020 ©  gouvernorat côtier de Lattaquié.
                                                                                                                                    d'alléger le poids de la
            ravliov, le chef du Centre russe  patrouille dans le secteur de Sara-  SPUTNIK . SERGUEÏ GUNEÏEV Pou-  Les deux pays prévoient de mettre
                                                                                                                                    guerre sur les civils", a-t-il
            pour la réconciliation des parties  qeb, une ville du nord-ouest de la  tine et Erdogan discutent d’Idlib  en place un «couloir de sécurité»
                                                                                                                                    indiqué, soulignant que
            en conflit en Syrie.          Syrie, dans le cadre de l’organisa-  au téléphone En outre, Moscou et  de six kilomètres de profondeur
                                                                                                                                    peu de résultats peuvent
             «Un centre conjoint de coordina-  tion des patrouilles russo-turques.  Ankara se sont entendus sur la  de part et d’autre de la route, soit  être obtenus en l'absence
            tion avec la partie turque pour le  Accord russo-turc Vladimir Pou-  présence sur le terrain de forces  une zone tampon de 12 kilomè-  d'un processus politique.
            respect du cessez-le-feu et l’orga-  tine et Recep Tayyip Erdogan  turques  supplémentaires  sur  tres.
                                                                                Irak

               Nouveaux tirs de roquettes sur une base américaine



            Ce cycle de violences fait de nouveau pla-  Irak, alors que les factions armées pro-ira-  Hezbollah avaient salué – sans les revendi-  de roquettes ayant tué un Américain ont
            ner le spectre d’une escalade dangereuse  niennes appellent régulièrement à bouter  quer – les tirs de dix-huit roquettes ayant  dégénéré et mené à l’assassinat en janvier
            entre Etats-Unis et Iran.           les Américains hors du pays. Aucune at-  tué, la veille, deux soldats américains et une  par Washington du général iranien Ghas-
            Plusieurs tirs de roquettes ont de nouveau  taque à la roquette n’a jamais été revendi-  soldate britannique. Elles avaient une nou-  sem Soleimani et de son lieutenant à Bag-
            visé, samedi 14 mars, la base militaire de  quée, mais Washington accuse le groupe  velle fois dénoncé « les forces d’occupation  dad ainsi qu’à des tirs de missiles iraniens
            Taji, au nord de Bagdad, où deux soldats  armé islamiste chiite des Brigades du Hez-  américaines ».        sur une base abritant des Américains en
            américains et une militaire britannique  bollah (Kataeb Hezbollah), l’une des fac-  Dans la nuit de jeudi à vendredi, des  Irak.
            avaient été tués  dans une attaque similaire,  tions pro-Iran les plus radicales du pays,  frappes américaines de représailles ont eu  Bagdad a vivement dénoncé les frappes
            ont annoncé des sources de sécurité ira-  d’être derrière ces tirs.  Représailles américaines  lieu, visant selon Washing-  américaines, convoqué l’ambassadeur des
            kiennes et américaines. Selon l’armée ira-  Les autorités irakiennes,                ton des bases des Brigades  Etats-Unis et annoncé déposer plainte à
            kienne, deux militaires de l’aviation  qui s’appuient sur les troupes de la coali-  du Hezbollah. Elles ont tué six Irakiens,  l’Organisation des Nations unies (ONU),
            irakienne ont été blessés. Il est très rare que  tion internationale emmenée par les Etats-  dont cinq policiers et soldats et un civil,  alors que Washington accuse Téhéran et
            de telles attaques, comme celle de samedi,  Unis pour combattre les cellules djihadistes  d’après l’armée irakienne.  Bagdad d’échouer à contrôler les attaques
            interviennent en plein jour.        clandestines sur leur sol, assurent, elles, ne  Ce cycle de violences fait de nouveau pla-  de factions armées pourtant désormais in-
            Depuis fin octobre, vingt-trois attaques à la  pas parvenir à découvrir les auteurs des tirs.  ner le spectre d’une escalade dangereuse  tégrées à l’Etat après avoir combattu les dji-
            roquette ont visé des intérêts américains en  Jeudi, pour la première fois, les Brigades du  en Irak. A la fin de l’année dernière, des tirs  hadistes du groupe Etat islamique (EI).
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