Page 13 - 28-08-2019
P. 13

12  Mercredi 28 Août 2019                                                                                                                          13






 ÉTÉ















 Découverte   Ghardaïa                                             L’hôtel « Radisson» ouvre ses portes à Hydra


 AZAGHAR OU LE “GRAND PARADIS”   Intérêt grandissant      PROMOUVOIR LA DESTINATION

 pour les thermes de Zelfana
 DES AMOUREUX DE LA MER                                                                    ALGÉRIE



 Une longue bande de terre recouverte d’une végétation verdoyante cache la vue de la plage. Autrefois, tout le long de
                                                        Le groupe privé Bali
 cette bande, se dressait une colonnade de pins maritimes sous l’ombrage desquels s’installaient les tentes des cam‐  a inauguré depuis
 peurs. “Au début des années 1990, des mains criminelles les ont coupés un à un”, se souvient
                                                        quelques semaines
 notre accompagnateur.
                                                        son premier Hôtel à
 errière cet écran verdoyant, la  les avions pouvaient planer haut dans  Alger. L’établisse‐
 mer majestueuse absorbe la  le ciel au-dessus de cette zone”. Cet  ment est le premier
 Dvue et nous laisse rêveur  acharnement s’explique par la proxi-
                                                        d’une série réalisée
 pendant un long moment, comme si  mité du siège du PC (Poste de com-
                                                        avec la chaîne hô‐
 on est ensorcelé par un charme mys-  mandement) du colonel Amirouche,
                                                        telière internatio‐
 térieux que notre esprit ne peut saisir.  installé au cœur de la forêt de Bou-
                                                        nale « Le Radisson
 Cette sensation d’étrange quiétude,  naâmane, située à 5 km seulement de
 on l’a ressent aussi dès l’entrée vers la  Azaghar plage. “Même après le ces-  Hôtel Group ».
 plage, longue d’un kilomètre environ,  sez-le-feu, poursuit-il, celle-ci n’était
 recouverte à la fois de sable, de galets  pas encore fréquentée à cause des
 et de gravillons. La mer, de couleur  souvenirs de la guerre. Les premiers
 L’intérêt de la population algérienne, notam-  calme.
 pers est non seulement propre mais  baigneurs l’ont connue à partir des
 ment la frange des personnes âgées, s’accen-  Pour deux Algéroises rencontrées à Zelfana,
 elle est transparente à tel point que  années 70. Pendant toute la décennie
 tue pour la station thermale de Zelfana  une grand-mère et sa belle-fille, l'ambiance
 l’on peut voir sans effort ce qu’il y a  attise leur rivalité que leur prêtent les  touristique dans une région dont le  80, c’était le grand rush des estivants,
 au fond de l’eau. Hormis le bruit mu-  hommes. “Azaghar plage est la desti-  développement dépend de la pros-  essentiellement des familles, d’ail-  surtout en période de vacances scolaires, af-  des thermes de Zelfana est agréable, notam-
 sical des flux et reflux des vagues, on  nation de prédilection de jeunes et de  périté de ce secteur. Surtout quand  leurs toute la plage était jonchée de  firme un responsable de l’Assemblée popu-  ment l’hospitalité de la population. De son
 n’entend rien d’autre malgré la pré-  familles en quête de tranquillité,  on sait que le taux de chômage à  tentes des campeurs venus d’Alger,  laire communale (APC) de cette collectivité.  côté, un sexagénaire de Tamanrasset, qui souf-
 On assiste à un "phénomène exceptionnel"  fre visiblement de rhumatismes, a décidé
 sence des dizaines de baigneurs et  d’évasion et de pure communion  Béni K’Sila dépasse les 80%.  Tizi Ouzou, Bgayet… La plage ressem-
 marqué par un flux important de visiteurs en  d'entreprendre sur conseils d’amis le long
 des enfants jouant ensemble sans en-  avec la nature. Ils viennent surtout  blant a une ville”. Durant la décennie
 quête de cure, en période de printemps, dans  voyage vers Zelfana pour des cures dans les
 tendre au loin leurs clameurs cristal-  d’Alger, Hydra, Aïn-Benian, mais aussi  La légende de Rami  rouge, dès l’année 1992, la plage est
 cette localité dont l’économie dépend essen-  bains aménagés sous formes de bassins où  idèle aux fondamen-  construction. C’est surtout  tale et d’une authenticité  parcours par des formations
 lines. Cette sérénité joyeuse tranche  des différentes localités de la wilaya  à nouveau décrétée zone interdite
 tiellement du thermalisme, a affirmé le prési-  une eau chaude riche en minéraux coule pour  taux  architecturaux,  une expression en soi de  unique se suivent », s’est-  et des programmes d’inté-
 avec le tintamarre caractérisant les  de Tizi Ouzou”, nous a confié Lounès  Comme dans toute plage qui fascine,  cette fois-ci par les hordes terroristes
 dent de l'APC, Omar Ben Ghochi, précisant  le bien être des curistes.  Facquis et pratiqués  l’architecte Ouassila Bali qui  elle exclamée. Tout doit être  gration. Le Radisson Blue
 plages surpeuplées de la côte est de  Guelma sur un ton de fierté. “Beau-  il y a certainement une légende qui  qui ont infesté tous les lieux alentour.
 Bgayet (Bejaia). Bien qu’elle soit située  coup d’artistes, d’Azeffoun surtout,  s’ajoute à sa singularité. Au pied d’un  C’était aussi pendant cette période de  que cette tendance ne cesse d’accroître d’une  durant des années déjà,  veut promouvoir les valeurs  mis à l’avant dans nos  Hydra Alger, dont le coût de
 au fin fond de la côte ouest et livrée  viennent camper ici”, nous apprend-  monticule de terre verdoyante accolé  terreur, tandis que des mains tenaient  année à l’autre.  menés par des bâtisseurs  et les traditions algériennes  conceptions touristiques. «  réalisation est estimé à près
 à longueur d’année aux mains rava-  il encore. Le flux incessant des esti-  à la bande de terre évoquée plus haut  le fusil pour refouler le terroriste, que  Quelque 15.000 visiteurs ont préféré passer  Un espace de convivialité et de détente  conquis et rassasiés des va-  à travers la qualité et le ni-  Notre groupe a toujours tra-  de 2,8 milliards de dinars,
 geuses de l’homme, Azaghar plage  vants se déverse notamment après  est incrustée la modeste cabane ap-  d’autres mains tenaient la hache pour  leurs vacances de printemps dans cette station  leurs et culture algériennes  veau de maîtrise. Elle a créé  vaillé selon des principes  dispose de 131 chambres
 est étonnement propre. Point de sa-  chaque début d’après-midi, quand  partenant au légendaire Rami, un vieil  abattre une centaine de pins mari-  thermale qui ne remplit pas uniquement le  Nichée à 400 mètres d’altitude dans les méan-  visibles et reconnaissables  au sein de l’hôtel des lieux  provenant  d’abord  de  standard et de 9 suites dont
 rôle classique de thermes aux vertus théra-  dres de la Hamada et les dunes de sable, à la
 lissures ni d’ordures infectes dans  l’eau de la mer s’attiédit rendant la  homme, ancien campeur et pêcheur  times, hauts d’une vingtaine de mè-  sur l’ensemble des réalisa-  authentiques qui procurent  convictions personnelles, de  2 présidentielles conformes
 peutiques, mais également de lieu de villégia-  croisée des chemins menant vers Ouargla et
 chaque coin et recoin. Le respect de  baignade plus agréable et les rayons  de profession qui s’est installé à Aza-  tres, sous lesquels des milliers  tions du groupe, le « Radis-  plaisir et confort. « Nom-  références identitaires qui  aux normes internationales
 ture qui a su garder un cachet traditionnel  l’extrême sud, Zelfana est un site de convivia-
 la nature contamine tout baigneur  du soleil moins vifs. Azaghar vit sur-  ghar plage dès l’indépendance. C’est  d’estivants et des campeurs ont passé  son Blue Hydra » est une  breux sont les hôteliers qui  parlent d’abord au cœur  d’hôtellerie. « Chacune
 apprécié par nombre de visiteurs, a-t-il tenu à  lité, d’ombrage et de détente. Les vertus cura-
 qui s’y rend. L’habitude fait le reste,  tout les après-midis, n’était l’absence  là qu’il vit toute l’année, sauf en hiver,  d’inoubliables vacances. “Ce sont des  œuvre architecturale au-  ont débuté avec un hôtel,  avant de provoquer la pen-  d'elles est décorée dans un
 préciser.  tives de ses eaux, unanimement reconnues,
 Les frères Guelma, originaires d’Azef-  d’électrification, les baigneurs au-  période durant laquelle il se réfugie  arbres plantés par un ancien colon  thentique. Elle se veut plus  une auberge ou un lieu  sée et la réflexion », dit-elle.  style contemporain et d’œu-
 Les amateurs du désert tombent sous le  attirent des milliers d’adeptes aussi bien pour
 foun, à qui l’APC de Béni-K’Sila a  raient souvent prolongé leur plaisir  chez lui à Azeffoun. En été, il ramène  français”, se souvient encore le vieux  qu’une infrastructure d’hé-  d’hébergement des plus ba-  « Par la suite, nous faisons  vres artistiques offrant un
 charme de cette coquette oasis, verdoyante et  la remise en forme que pour des cures contre
 concédé la location de cette plage  jusqu’à la nuit tombée. “L’APC de  toute sa famille dans son campe-  pêcheur. “C’était sous l’ombrage du  bergement.  nals et sont désormais une  tout pour mettre en œuvre  confort luxueux et des com-
 pour la deuxième année consécutive  Béni-K’sila a déjà prévu l’électrifica-  ment. Le raïs ne pêche plus comme  pin maritime, là où on installait nos  ombragée avec une myriade de dunes, a sou-  des pathologies telles que les affections rhu-  L’hôtel est une création ar-  référence où nombreux sont  un savoir-faire que nous  modités modernes », a indi-
 (2004 et 2005), ont bien veillé au  tion de la plage. Mais le devis qui  avant à cause de son âge. “Ce sont  tentes qu’on passait nos vacances  tenu M. Ben Ghochi, rappelant que l’engoue-  matismales et dermatologiques.   Dotée d’une  tistique, où la modernité des  ceux qui se bousculent de-  sommes fiers de proclamer  qué l’architecte. L’immense
 grain. En plus d’un grand parking, on  nous a été soumis par la Sonelgaz dé-  mes enfants qui partent en barque  chaque été. On pouvait s’éloigner de  ment pour les thermes de Zelfana s'explique  capacité d’hébergement de près de 800 lits,  procédés utilisés et des ma-  vant leurs offres pour partir  et qu’on continue d’ailleurs  structure dispose également
 retrouve des douches et des toilettes  passe les moyens de la commune”, a  pour la pêche, je les accompagne  nos tentes du matin jusqu’au soir sans  aussi par sa renommée à l’échelle nationale.  selon les services de la commune, cette loca-  tériaux choisis sont mis à la  en voyage », fait remarquer  à développer grâce aux  d’un hammam algérois pour
 bien aménagées, payantes bien sûr,  déclaré Farid Ahmed, un jeune élu de  quelquefois pour leur montrer cer-  qu’on constate le moindre petit lar-  La ville peine à contenir l’afflux de visiteurs, a  lité thermale est loin de répondre aux exi-
 fait savoir l’édile soulignant que la capacité  gences des curistes et visiteurs, bien que de  disposition d’une inspiration  Ouassila Bali, propriétaire  challenges qu’on a pris et  garantir une relaxation et un
 mais cela permet l’entretien hygié-  la municipalité. Il enchaînera par dire  taines ficelles”, a confessé Rami dès  cin”, se rappelle aussi avec nostalgie
 d’accueil de ce flux, qui fait presque doubler  nombreux citoyens saisissent l’opportunité  qui puise ses ressources de  du Radisson Blue et concep-  aux objectifs qu’on s’est fixés  confort maximal. « Nous
 nique de l’environnement de cette  que ce même handicap “nous a em-  l’entame de la conversation. Ce grand  un ancien campeur originaire de
 la population de la ville, est limitée, contrai-  pour louer leurs logements et autres garages  la Casbah d’Alger et du Sa-  trice de ses moindres dé-  », a-t-elle ajouté. Pour notre  avons vraiment la volonté et
 immense plage. C’est à ce titre peut-  pêchés, poursuit-il, de revêtir la piste  connaisseur de cette plage est plus  Béni-K’Sila. Mais cette plage, même si
 gnant de nombreux visiteurs à s’installer à  aux visiteurs.  hara. Celles-ci se mêlent aux  tails. Selon elle, l’Algérie n’a  interlocutrice, la construc-  l’ambition de préserver
 être qu’elle fut localement surnom-  menant vers la plage”. Il pense que si  qu’un personnage atypique : C’est un  elle a perdu ses fabuleux pins mari-
 Ghardaïa et faire la navette chaque jour.  L'eau thermale de Zelfana, dont la tempéra-  motifs d’origines berbères  rien à envier aux grandes  tion de nouvelles infrastruc-  notre cachet architectural
 mée. Le Grand Paradis”. Car, quelques  l’Etat dote les communes côtières  livre d’histoire. “Avant le cessez-le-feu,  times, reste néanmoins une perle vi-
 La capacité d’accueil est limitée par rapport à  ture est de 41,5 degrés, est à l'origine de la
 kilomètres plus loin, à Ait Chafaâ  sans ressources de budgets substan-  raconte-t-il, durant la période de  vace dans l’esprit de chaque visiteur  avec une touche arabo-mu-  destinations touristiques. «  tures à travers le pays  afin que nos futurs projets
 l’afflux de ces curistes notamment durant les  prospérité de cette localité depuis l’apparition
 (daïra d’Azeffoun), une autre superbe  tiels, elles auraient mis en œuvre un  1954 à 1962, cette plage faisait partie  qui ne l’a connue qu’une seule fois au  sulmane, qu’on retrouve sur  Nous avons le bonheur de  permet aux jeunes d’émer-  contribuent au développe-
 plage connue sous l’appellation de  plan de développement touristique  de la zone interdite décrétée par l’ar-  moins. Il y a dans la vie des choses  vacances scolaires d’hiver et de printemps, a  du premier forage en 1947. Une affluence de  le bâti et le détail décoratif.  vivre l’expérience extraordi-  ger professionnellement et  ment du tourisme en Algé-
 “Petit paradis”. En somme, il y a en  dans les régions comme la sienne et  mée coloniale. Tous les villages avoi-  qu’on peut aimer dès le premier  confié L. Benkhelifa, gérant d’un hammam à  plus de 300.000 curistes est constatée annuel-  Le cachet identitaire est bien  naire des saisons qu’on peut  d’avoir l’opportunité de s’ex-  rie et véhiculent surtout la
 effet deux “paradis”, différents, seule-  dont les retombées économiques  sinants étaient d’ailleurs bombardés.  abord. Azaghar plage illustre bien cet  Zelfana, ajoutant qu’en ces périodes, la forte  lement dans cette petite station thermale qui  apparent.  L’hôtel illustre  ressentir en une seule jour-  primer. Le groupe a déjà 180  plus belle image de notre
 ment par la taille, mais très sembla-  sont plus que sûres. L’élu déplore  Cette région était comme un désert  exemple car elle est vraiment inou-  affluence de curistes engendre des cohues  compte uniquement neuf petits hôtels et bun-  certes une expertise aigue  née. Sur un trajet, des reliefs  personnes qu’il accompa-  cher pays », a conclu Ouas-
 bles dans la beauté, ce qui par ailleurs  l’absence totale de l’investissement  et il n’y avait pas âme qui vive. Seuls  bliable.  dans les souks et marchés, et une circulation  galows.  en matière de réalisation et  d’une dimension continen-  gnera tout au long de leur  sila Bali.
 très dense dans cette localité habituée au
   8   9   10   11   12   13   14   15   16   17   18