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ÉTÉ
Découverte Ghardaïa L’hôtel « Radisson» ouvre ses portes à Hydra
AZAGHAR OU LE “GRAND PARADIS” Intérêt grandissant PROMOUVOIR LA DESTINATION
pour les thermes de Zelfana
DES AMOUREUX DE LA MER ALGÉRIE
Une longue bande de terre recouverte d’une végétation verdoyante cache la vue de la plage. Autrefois, tout le long de
Le groupe privé Bali
cette bande, se dressait une colonnade de pins maritimes sous l’ombrage desquels s’installaient les tentes des cam‐ a inauguré depuis
peurs. “Au début des années 1990, des mains criminelles les ont coupés un à un”, se souvient
quelques semaines
notre accompagnateur.
son premier Hôtel à
errière cet écran verdoyant, la les avions pouvaient planer haut dans Alger. L’établisse‐
mer majestueuse absorbe la le ciel au-dessus de cette zone”. Cet ment est le premier
Dvue et nous laisse rêveur acharnement s’explique par la proxi-
d’une série réalisée
pendant un long moment, comme si mité du siège du PC (Poste de com-
avec la chaîne hô‐
on est ensorcelé par un charme mys- mandement) du colonel Amirouche,
telière internatio‐
térieux que notre esprit ne peut saisir. installé au cœur de la forêt de Bou-
nale « Le Radisson
Cette sensation d’étrange quiétude, naâmane, située à 5 km seulement de
on l’a ressent aussi dès l’entrée vers la Azaghar plage. “Même après le ces- Hôtel Group ».
plage, longue d’un kilomètre environ, sez-le-feu, poursuit-il, celle-ci n’était
recouverte à la fois de sable, de galets pas encore fréquentée à cause des
et de gravillons. La mer, de couleur souvenirs de la guerre. Les premiers
L’intérêt de la population algérienne, notam- calme.
pers est non seulement propre mais baigneurs l’ont connue à partir des
ment la frange des personnes âgées, s’accen- Pour deux Algéroises rencontrées à Zelfana,
elle est transparente à tel point que années 70. Pendant toute la décennie
tue pour la station thermale de Zelfana une grand-mère et sa belle-fille, l'ambiance
l’on peut voir sans effort ce qu’il y a attise leur rivalité que leur prêtent les touristique dans une région dont le 80, c’était le grand rush des estivants,
au fond de l’eau. Hormis le bruit mu- hommes. “Azaghar plage est la desti- développement dépend de la pros- essentiellement des familles, d’ail- surtout en période de vacances scolaires, af- des thermes de Zelfana est agréable, notam-
sical des flux et reflux des vagues, on nation de prédilection de jeunes et de périté de ce secteur. Surtout quand leurs toute la plage était jonchée de firme un responsable de l’Assemblée popu- ment l’hospitalité de la population. De son
n’entend rien d’autre malgré la pré- familles en quête de tranquillité, on sait que le taux de chômage à tentes des campeurs venus d’Alger, laire communale (APC) de cette collectivité. côté, un sexagénaire de Tamanrasset, qui souf-
On assiste à un "phénomène exceptionnel" fre visiblement de rhumatismes, a décidé
sence des dizaines de baigneurs et d’évasion et de pure communion Béni K’Sila dépasse les 80%. Tizi Ouzou, Bgayet… La plage ressem-
marqué par un flux important de visiteurs en d'entreprendre sur conseils d’amis le long
des enfants jouant ensemble sans en- avec la nature. Ils viennent surtout blant a une ville”. Durant la décennie
quête de cure, en période de printemps, dans voyage vers Zelfana pour des cures dans les
tendre au loin leurs clameurs cristal- d’Alger, Hydra, Aïn-Benian, mais aussi La légende de Rami rouge, dès l’année 1992, la plage est
cette localité dont l’économie dépend essen- bains aménagés sous formes de bassins où idèle aux fondamen- construction. C’est surtout tale et d’une authenticité parcours par des formations
lines. Cette sérénité joyeuse tranche des différentes localités de la wilaya à nouveau décrétée zone interdite
tiellement du thermalisme, a affirmé le prési- une eau chaude riche en minéraux coule pour taux architecturaux, une expression en soi de unique se suivent », s’est- et des programmes d’inté-
avec le tintamarre caractérisant les de Tizi Ouzou”, nous a confié Lounès Comme dans toute plage qui fascine, cette fois-ci par les hordes terroristes
dent de l'APC, Omar Ben Ghochi, précisant le bien être des curistes. Facquis et pratiqués l’architecte Ouassila Bali qui elle exclamée. Tout doit être gration. Le Radisson Blue
plages surpeuplées de la côte est de Guelma sur un ton de fierté. “Beau- il y a certainement une légende qui qui ont infesté tous les lieux alentour.
Bgayet (Bejaia). Bien qu’elle soit située coup d’artistes, d’Azeffoun surtout, s’ajoute à sa singularité. Au pied d’un C’était aussi pendant cette période de que cette tendance ne cesse d’accroître d’une durant des années déjà, veut promouvoir les valeurs mis à l’avant dans nos Hydra Alger, dont le coût de
au fin fond de la côte ouest et livrée viennent camper ici”, nous apprend- monticule de terre verdoyante accolé terreur, tandis que des mains tenaient année à l’autre. menés par des bâtisseurs et les traditions algériennes conceptions touristiques. « réalisation est estimé à près
à longueur d’année aux mains rava- il encore. Le flux incessant des esti- à la bande de terre évoquée plus haut le fusil pour refouler le terroriste, que Quelque 15.000 visiteurs ont préféré passer Un espace de convivialité et de détente conquis et rassasiés des va- à travers la qualité et le ni- Notre groupe a toujours tra- de 2,8 milliards de dinars,
geuses de l’homme, Azaghar plage vants se déverse notamment après est incrustée la modeste cabane ap- d’autres mains tenaient la hache pour leurs vacances de printemps dans cette station leurs et culture algériennes veau de maîtrise. Elle a créé vaillé selon des principes dispose de 131 chambres
est étonnement propre. Point de sa- chaque début d’après-midi, quand partenant au légendaire Rami, un vieil abattre une centaine de pins mari- thermale qui ne remplit pas uniquement le Nichée à 400 mètres d’altitude dans les méan- visibles et reconnaissables au sein de l’hôtel des lieux provenant d’abord de standard et de 9 suites dont
rôle classique de thermes aux vertus théra- dres de la Hamada et les dunes de sable, à la
lissures ni d’ordures infectes dans l’eau de la mer s’attiédit rendant la homme, ancien campeur et pêcheur times, hauts d’une vingtaine de mè- sur l’ensemble des réalisa- authentiques qui procurent convictions personnelles, de 2 présidentielles conformes
peutiques, mais également de lieu de villégia- croisée des chemins menant vers Ouargla et
chaque coin et recoin. Le respect de baignade plus agréable et les rayons de profession qui s’est installé à Aza- tres, sous lesquels des milliers tions du groupe, le « Radis- plaisir et confort. « Nom- références identitaires qui aux normes internationales
ture qui a su garder un cachet traditionnel l’extrême sud, Zelfana est un site de convivia-
la nature contamine tout baigneur du soleil moins vifs. Azaghar vit sur- ghar plage dès l’indépendance. C’est d’estivants et des campeurs ont passé son Blue Hydra » est une breux sont les hôteliers qui parlent d’abord au cœur d’hôtellerie. « Chacune
apprécié par nombre de visiteurs, a-t-il tenu à lité, d’ombrage et de détente. Les vertus cura-
qui s’y rend. L’habitude fait le reste, tout les après-midis, n’était l’absence là qu’il vit toute l’année, sauf en hiver, d’inoubliables vacances. “Ce sont des œuvre architecturale au- ont débuté avec un hôtel, avant de provoquer la pen- d'elles est décorée dans un
préciser. tives de ses eaux, unanimement reconnues,
Les frères Guelma, originaires d’Azef- d’électrification, les baigneurs au- période durant laquelle il se réfugie arbres plantés par un ancien colon thentique. Elle se veut plus une auberge ou un lieu sée et la réflexion », dit-elle. style contemporain et d’œu-
Les amateurs du désert tombent sous le attirent des milliers d’adeptes aussi bien pour
foun, à qui l’APC de Béni-K’Sila a raient souvent prolongé leur plaisir chez lui à Azeffoun. En été, il ramène français”, se souvient encore le vieux qu’une infrastructure d’hé- d’hébergement des plus ba- « Par la suite, nous faisons vres artistiques offrant un
charme de cette coquette oasis, verdoyante et la remise en forme que pour des cures contre
concédé la location de cette plage jusqu’à la nuit tombée. “L’APC de toute sa famille dans son campe- pêcheur. “C’était sous l’ombrage du bergement. nals et sont désormais une tout pour mettre en œuvre confort luxueux et des com-
pour la deuxième année consécutive Béni-K’sila a déjà prévu l’électrifica- ment. Le raïs ne pêche plus comme pin maritime, là où on installait nos ombragée avec une myriade de dunes, a sou- des pathologies telles que les affections rhu- L’hôtel est une création ar- référence où nombreux sont un savoir-faire que nous modités modernes », a indi-
(2004 et 2005), ont bien veillé au tion de la plage. Mais le devis qui avant à cause de son âge. “Ce sont tentes qu’on passait nos vacances tenu M. Ben Ghochi, rappelant que l’engoue- matismales et dermatologiques. Dotée d’une tistique, où la modernité des ceux qui se bousculent de- sommes fiers de proclamer qué l’architecte. L’immense
grain. En plus d’un grand parking, on nous a été soumis par la Sonelgaz dé- mes enfants qui partent en barque chaque été. On pouvait s’éloigner de ment pour les thermes de Zelfana s'explique capacité d’hébergement de près de 800 lits, procédés utilisés et des ma- vant leurs offres pour partir et qu’on continue d’ailleurs structure dispose également
retrouve des douches et des toilettes passe les moyens de la commune”, a pour la pêche, je les accompagne nos tentes du matin jusqu’au soir sans aussi par sa renommée à l’échelle nationale. selon les services de la commune, cette loca- tériaux choisis sont mis à la en voyage », fait remarquer à développer grâce aux d’un hammam algérois pour
bien aménagées, payantes bien sûr, déclaré Farid Ahmed, un jeune élu de quelquefois pour leur montrer cer- qu’on constate le moindre petit lar- La ville peine à contenir l’afflux de visiteurs, a lité thermale est loin de répondre aux exi-
fait savoir l’édile soulignant que la capacité gences des curistes et visiteurs, bien que de disposition d’une inspiration Ouassila Bali, propriétaire challenges qu’on a pris et garantir une relaxation et un
mais cela permet l’entretien hygié- la municipalité. Il enchaînera par dire taines ficelles”, a confessé Rami dès cin”, se rappelle aussi avec nostalgie
d’accueil de ce flux, qui fait presque doubler nombreux citoyens saisissent l’opportunité qui puise ses ressources de du Radisson Blue et concep- aux objectifs qu’on s’est fixés confort maximal. « Nous
nique de l’environnement de cette que ce même handicap “nous a em- l’entame de la conversation. Ce grand un ancien campeur originaire de
la population de la ville, est limitée, contrai- pour louer leurs logements et autres garages la Casbah d’Alger et du Sa- trice de ses moindres dé- », a-t-elle ajouté. Pour notre avons vraiment la volonté et
immense plage. C’est à ce titre peut- pêchés, poursuit-il, de revêtir la piste connaisseur de cette plage est plus Béni-K’Sila. Mais cette plage, même si
gnant de nombreux visiteurs à s’installer à aux visiteurs. hara. Celles-ci se mêlent aux tails. Selon elle, l’Algérie n’a interlocutrice, la construc- l’ambition de préserver
être qu’elle fut localement surnom- menant vers la plage”. Il pense que si qu’un personnage atypique : C’est un elle a perdu ses fabuleux pins mari-
Ghardaïa et faire la navette chaque jour. L'eau thermale de Zelfana, dont la tempéra- motifs d’origines berbères rien à envier aux grandes tion de nouvelles infrastruc- notre cachet architectural
mée. Le Grand Paradis”. Car, quelques l’Etat dote les communes côtières livre d’histoire. “Avant le cessez-le-feu, times, reste néanmoins une perle vi-
La capacité d’accueil est limitée par rapport à ture est de 41,5 degrés, est à l'origine de la
kilomètres plus loin, à Ait Chafaâ sans ressources de budgets substan- raconte-t-il, durant la période de vace dans l’esprit de chaque visiteur avec une touche arabo-mu- destinations touristiques. « tures à travers le pays afin que nos futurs projets
l’afflux de ces curistes notamment durant les prospérité de cette localité depuis l’apparition
(daïra d’Azeffoun), une autre superbe tiels, elles auraient mis en œuvre un 1954 à 1962, cette plage faisait partie qui ne l’a connue qu’une seule fois au sulmane, qu’on retrouve sur Nous avons le bonheur de permet aux jeunes d’émer- contribuent au développe-
plage connue sous l’appellation de plan de développement touristique de la zone interdite décrétée par l’ar- moins. Il y a dans la vie des choses vacances scolaires d’hiver et de printemps, a du premier forage en 1947. Une affluence de le bâti et le détail décoratif. vivre l’expérience extraordi- ger professionnellement et ment du tourisme en Algé-
“Petit paradis”. En somme, il y a en dans les régions comme la sienne et mée coloniale. Tous les villages avoi- qu’on peut aimer dès le premier confié L. Benkhelifa, gérant d’un hammam à plus de 300.000 curistes est constatée annuel- Le cachet identitaire est bien naire des saisons qu’on peut d’avoir l’opportunité de s’ex- rie et véhiculent surtout la
effet deux “paradis”, différents, seule- dont les retombées économiques sinants étaient d’ailleurs bombardés. abord. Azaghar plage illustre bien cet Zelfana, ajoutant qu’en ces périodes, la forte lement dans cette petite station thermale qui apparent. L’hôtel illustre ressentir en une seule jour- primer. Le groupe a déjà 180 plus belle image de notre
ment par la taille, mais très sembla- sont plus que sûres. L’élu déplore Cette région était comme un désert exemple car elle est vraiment inou- affluence de curistes engendre des cohues compte uniquement neuf petits hôtels et bun- certes une expertise aigue née. Sur un trajet, des reliefs personnes qu’il accompa- cher pays », a conclu Ouas-
bles dans la beauté, ce qui par ailleurs l’absence totale de l’investissement et il n’y avait pas âme qui vive. Seuls bliable. dans les souks et marchés, et une circulation galows. en matière de réalisation et d’une dimension continen- gnera tout au long de leur sila Bali.
très dense dans cette localité habituée au