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16 CULTURE
Jeudi 15 Août 2019
Région des Ziban
LE JEU TRADITIONNEL "SIG" MEUBLE À
NOUVEAU LE QUOTIDIEN DES HABITANTS
Le jeu traditionnel, appelé localement "Sig" (bâtonnets en roseaux), revient en force depuis le début de l'été pour meubler le quotidien d’une
large frange des habitants des Ziban qui s'adonnent à ce genre d'activité ludique en vue de se divertir et impulser une ambiance de détente
et de compétition au sein des participants.
e nombreuses personnes, en parti-
culier celles vivant dans les zones
Drurales de la wilaya, pratiquent ce
jeu avec une passion mue par un profond
besoin de distraction eu égard aux espaces
de loisirs limités existants qui ne répondent
pas aux attentes des familles, essentielle-
ment les jeunes de la région des Ziban, en
matière de divertissement, notamment
avec la hausse des températures qui impo-
sent aux citoyens d’adapter leurs déplace-
ments quotidiens en fonction des
fluctuations du mercure, principalement en
période estivale.
Ainsi, le désir de nombreux citoyens de
tous âges est de passer quelques heures
loin de la monotonie du train-train quoti-
dien et ses vicissitudes en s’adonnant à leur
hobby, le jeu traditionnel "Sig" qui créé une
atmosphère récréative et de compétition
dans différents lieux publics, où de nom-
breux joueurs le pratiquent à l’ombre des
arbres au milieu de curieux et de fans de ce
jeu.
S’agissant des règles du jeu, "Sig" ne néces-
site pas de terrain spécial ni d'espace amé-
nagé sur lequel deux équipes, ne dépassant éliminée jusqu'à ce que qu’il n’en reste plus tateurs ne peuvent prédire le résultat de la mant que l’esprit d’équipe, l’intelligence et
pas trois joueurs chacune, s’échinent à des- qu’une seule, l’équipe gagnante en l’occur- prochaine étape du jeu, le rendant toujours la chance restent des paramètres détermi-
siner certaines formes sur le sol en utilisant rence, dont les membres ont fait preuve de plus attrayant et surprenant jusqu'à la fin nants pour guider les joueurs vers la vic-
six petits bâtonnets en roseaux en les avan- concentration et d’habileté pour déplacer toire. Ce jeu, patrimoine matériel parmi
çant selon trois lignes parallèles, et en les bâtonnets sur le terrain, en recourant Esprit d’équipe, intelligence tant d'autres de la région des Ziban, est
fonction de la position prise par les bâton- aux tactiques dans une réelle bataille. et chance, trois paramètres toujours pratiqué selon les mêmes règles
nets au cours du jeu, le vaincu se retire du Malgré le fait qu'il existe d'autres jeux tra- et regroupe des concurrents de différents
indispensables au jeu
jeu. ditionnels et modernes dans la région des niveaux d’instruction mais animés par le
Ce jeu traditionnel très populaire, hérité de Ziban, le jeu "Sig" n'a pas perdu de sa po- de la partie. même désir de partager un moment convi-
génération en génération, revêt un impor- pularité et continue d'être apprécié par un A cet effet, de nombreux passionnés de ce vial empreint de compétitivité, en plus de
tant caractère compétitif, attirant une foule nombre important de personnes qui pas- jeu captivant, ont affirmé à l’APS, que l’en- rencontrer des amis autour d’un jeu auquel
de spectateurs et de supporters surtout sent de longues heures à y jouer sans se vie d’y participer ou d’y assister les incite à seule l’obscurité arrive à y mettre un terme,
quand le jeu prend les contours de parties lasser en ne perdant pas de vue l'esprit de se rendre régulièrement dans les espaces en attendant de reprendre de nouvelles
éliminatoires où chaque équipe vaincue est compétition, d’autant que joueurs et spec- qui lui sont habituellement réservés, esti- parties le lendemain.
Histoire d’Algérie
Hassan Pacha ou les trois gouvernorats d’Alger
En sa qualité de gouverneur général d’Al- intégré le Maghreb à l’empire. Hassan est à le destituer. Inquiet, il s’en va à Constan- armée de Renégats et de Kabyles, afin de
ger, Hassan Pacha est le seul à avoir eu trois né d’un mariage mixte, sa mère est algé- tinople, le 22 septembre 1551, pour apaiser mettre fin au pouvoir des janissaires. Une
mandats distincts durant la période otto- roise. Il ne peut donc pas être un Koulougli, la tension. fois de plus, il sera de retour à Alger, ayant
mane des Beylerbey qui se sont relayés de son père n’étant pas un janissaire (corps de Il a alors 35 ans. Il ne reviendra qu’après la toujours les faveurs du sultan. Accueilli cha-
1518 à 1587. l’armée ottomane), mais un corsaire qui mort de ce dernier, en 1557. Sa deuxième leureusement en 1562, sa troisième et der-
Au titre honorifique de Pacha, Hassan a s’est mis au service du sultan. A Alger, Has- mission de gouverneur sera, surtout, mar- nière période de cinq ans sera ponctuée
exercé trois fois la fonction de gouverneur. san peut avoir la facilité de tisser des liens quée par le conflit armé avec le royaume par sa tentative de prendre le port Mers El
Cela s’explique probablement par les traits avec la population locale. des Ath Abbas en Kabylie, en 1559. L’année Kébir et ensuite la ville d’Oran. Fort d’une
de son caractère, mais pas que. L’historien d’après, il établit la paix avec les At El Kadi, armée de quinze mille mousquetaires, mille
Diego de Haëdo le décrit comme un L’alliance avec Koukou souverains de Koukou dans la même ré- spahis à cheval et même mille cavaliers en-
homme « libéral et populaire », parlant gion, allant même jusqu’à épouser une fille voyés par le roi de Koukou, il compte aussi
parfaitement plusieurs langues, notam- Au-delà de ses campagnes contre le du roi. Cette alliance permet aux Kabyles de sur trente-deux galères.
ment l’espagnol. royaume zianide de Tlemcen, il doit aussi circuler librement à Alger, de porter des Au terme de plus de deux mois d’affronte-
C’est dire qu’il peut faire un bon ambassa- assumer la charge de la guerre contre l’Es- armes et d’en acheter. ments, il lève le camp, le 7 juin 1563. Deux
deur. Avant de s’installer à la tête de la Ré- pagne, dont les forces occupent alors Oran ans plus tard en mai, il participe au grand
gence d’Alger, l’une des trois villes-Etats et ont des visées sur plusieurs villes d’Algé- La tentative d’Oran siège de Malte, avant de pouvoir se reposer
nord africaines (avec Tunis et Tripoli), dès le rie. Il conduit parfois lui-même ses troupes, dans son palais à Alger. Cette fois-ci, il ap-
20 juin 1544, il a bénéficié de l’appui de son composées essentiellement de soldats Déjà méfiants envers le groupe des cor- prend que son successeur est désigné. Il
père Kheïreddine Barberoussse. En soute- turques, de Renégats et de Spahis. C’est saires, les janissaires réunissent leur conseil s’en va en janvier avec la certitude de ne
nant la candidature de son fils, ce fonda- dans ce contexte qu’il a appris, en 1546, le (divan). Ils font interdire à Hassan la pré- plus vivre à Alger. Il emporte ses biens, mais
teur de la Régence d’Alger fait valoir son décès de son père. Son protecteur n’étant sence des Kabyles à Alger. Puis, ils l’arrêtent laisse son épouse, la fille de Koukou, avec
combat contre l’expansion espagnole et plus là, il sera confronté à un rival, Rostan et le renvoient, en 1561, à Constantinople. laquelle il a eu un fils. Il meurt en 1570 à
son mérite – avec son frère Aroudj – d’avoir Pacha un beau père du sultan qui cherche Il est alors soupçonné de constituer une Constantinople.