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impossible à trouver et ne sera pas disponible avant la prochaine récolte à l’automne. De la moutarde jaune? Aucun problème. »
La situation de la Russie et l’Ukraine a une incidence massive sur le prix des marchandises. Le monde a fini par comprendre que l’Ukraine était le panier à pain de l’Europe, produisant plus de grains que tout autre pays. La Russie est aussi premier producteur, mais fait l’objet d’un boycott du Canada et de plusieurs autres pays quant à l’exportation. Tim énonce que le coût de l’importation explose.
« Dans les deux dernières année, l’industrie du golf n’offrait pratiquement aucun service alimentaire », a-t-il dit. « À la lumière du manque de personnel et du prix du grain, des produits et de la viande, les terrains de golf recherchent des produits qui n’ont pas besoin de travailleurs qualifiés. En effet, ils offrent davantage de burgers précuits, de doigts de poulet et de sandwiches. Nul besoin d’un chef cuisinier. Dans le secteur de la restauration, le dynamisme a été perdu. »
La chaîne d’approvisionnement ne se porte pas beaucoup mieux. Le prix d’expédition augmente et les enjeux liés à la logistique, aux malheurs de main-d’œuvre, aux micro-puces et au retard découlant de deux ans de COVID-19, ont éliminé cette saison tout espoir de modernisation du maintien opérationnel pour la plupart des terrains. Les sociétés Club Car et Toro opèrent des horaires de travail supplémentaire afin de rattraper les commandes en rupture de stock, mais sont toujours freinées par la pénurie d’éléments électriques.
« Nous voulons davantage d’équipement neuf cette saison. Nous avons d’excellents fournisseurs et nous aimons croire que nous sommes de bons clients, mais on nous dit qu’il faudra attendre 2023 pour recevoir cet
aérateur. Ce ne sera pas dans la présente saison », dit Tim.
« Nous avons commandé 330 voiturettes à l’automne dernier pour livraison au printemps de cette année et nous en avons reçu 15. Nous croyons en recevoir 110 de plus avant la fin de l’année, mais rien n’est garanti. Dans notre cas, nous pouvons déplacer une partie de notre flotte et opérer les voiturettes pour une année de plus que la normale. Vous pensiez démarrer un nouveau terrain de golf? Oubliez ça, vous n’avez aucune chance. »
TOURNÉ VERS L’AVENIR
Il est beaucoup trop tôt pour évaluer, résumer ou classer l’impact de l’inflation sur l’évolution de l’industrie canadienne du golf vers la nouvelle saison et au-delà. Les variables sont infinies, les consommateurs et les exploitants partageant le fardeau de la hausse des prix et des coûts. Nous savons cependant certaines choses.
La réouverture des autres activités entraînera probablement la stabilisation de la demande pour le golf. Le revenu disponible des consommateurs devient rapidement plus rare et les contraintes de temps sont remises en jeu alors que bon nombre de gens retournent au bureau.
Les enjeux liés à la chaîne d’approvisionnement ainsi que la logistique d’expédition et de livraison devraient se résorber au cours des six à neuf prochains mois, bien qu’une hausse supplémentaire du carburant risque de changer la donne. Plusieurs rapports suggèrent que le prix d’un baril de pétrole brut pourrait atteindre 175 $ plus tard cette année.
En revanche, les propriétaires et exploitants pourront encore s’appuyer sur les golfeurs invétérés pour sauver l’entreprise. Quoi qu’il arrive, ces personnes sont une case
cochée pour l’industrie, chose qu’en témoignerons plusieurs alors que l’économie globale s’est écroulée en 2009. Ces golfeurs invétérés sont prêts à mettre l’essence dans leurs véhicules, peu importe le prix, pour se rendre au terrain de golf.
Certaines installations en position de le faire ne permettent pas à l’inflation de nuire à la planification à court ou à long terme ni au processus décisionnel.
« Si nous devons procéder à un ajustement du terrain, nous donnons priorité à nos clients » affirme Brian Schaal. « Est-il plus facile à entretenir? Est-ce qu’il maintient la balle au jeu? Les gens seront-ils plus satisfaits de leur ronde? Ces types de décisions sont prioritaires pour nous. Nous ne permettons pas à l’inflation de dicter ce que nous faisons ou ne faisons pas au Copper Point. »
Tous les propriétaires et exploitants ne sont toutefois pas dans cette position. L’inflation ne conduit peut-être pas l’autobus, mais elle continue d’orienter les installations dans des sentiers peu connus.
Tout s’est écrasé à la suite de deux ans de pandémie. Le monde souffre encore de ces implications et en souffrira probablement encore longtemps. Du point de vue pessimiste, une catastrophe est possiblement en perspective. Du point de vue optimiste, l’apaisement des tensions entre la Russie et l’Ukraine, une plus grande percée de la vaccination COVID-19 dans les pays du tiers- monde et la reprise de la chaîne d’approvisionnement risquent de changer l’image du monde au moment où l’industrie du golf prévoit ouvrir en 2023.
Chose certaine, la récession est aussi un mot vulgaire et tabou.
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