Page 7 - GBC Fall 2022 Fre
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Loin de là, effectivement. Selon Statistique Canada, certains indi- cateurs clés continuent de planer dans une plage de 5,0 % à 5,2 %.
Les coûts alimentaires ont été particulièrement difficiles à accepter. En avril, ils étaient 9,7 % plus élevés qu’en 2021.
Selon un rapport de Statistique Canada publié en mai, « en glisse- ment annuel, l’augmentation du prix des aliments a été générale, les consommateurs ayant payé plus cher pour presque tout à l’épicerie ».
Les opérations en restauration ont été particulièrement touchées par cet enjeu. Après deux saisons de fermeture ou de prêt à emporter seulement, cette saison, le retour à la normale pour les pavillons a entraîné de nouveaux défis liés directement à la hausse des prix en épicerie.
Par rapport à 2021, en avril cette année, le prix des fruits frais a augmenté de 10 %; la viande, 10 %; le pain, 12,2 % et les pâtes ont marqué une hausse astronomique de 19,6 %. Même le prix d’un café est 13,7 % de plus qu’il y a 12 mois.
En conséquence, les gestion- naires de la restauration ainsi que les propriétaires et exploitants ont été forcés d’augmenter les prix, ce qui a provoqué l’ire des clients.
« C’est plus facile d’augmenter quelque peu à chaque année plutôt que d’imposer une augmentation significative, et c’est pourquoi les droits de jeu et les voiturettes n’ont pas suscité de commentaires », affirme Debra Griffith. « La cuisine s’avère l’endroit où les clients réagissent le plus. Puisque ces prix devaient être augmentés considér- ablement, ils suscitent définitive- ment une rétroaction. Un hamburger accompagné d’un à-côté peut coûter jusqu’à 18 $. Ce montant comprend les taxes, ce qui n’est pas de notre ressort, mais c’est la réalité. C’est ça le coût. »
Aussi déconcerté par le prix des produits, Harry Brotchie n’en
est pas enchanté, mais il comprend comment l’actuel tsunami d’inflation a donné lieu à la hausse des prix qu’impose le Lakeland Golf Management cette saison.
«Jesuisestomaquéparcertains prix dans l’ensemble des restaurants. Je comprends leur raison d’être, mais j’en suis encore surpris lorsque je regarde le menu », dit-il. « Les marges ne sont pas nécessairement meilleures ou même aussi bonnes, mais l’inflation nous oblige à soutirer plus d’argent aux gens et les gens doivent payer davantage. Mais quelle en est la conséquence pour les clients. Réduisent-ils les dépenses? Si tel est le cas, où font- ils les coupures? »
Tim Banick ne peut répondre à ces questions particulières, mais il peut parler de l’incidence néfaste de l’inflation sur l’approvisionnement et la distribution des produits alimentaires dans les terrains de golf.
Vice-président et directeur général des opérations canadiennes pour le compte de la société Entegra Services d’approvisionnement, il souligne les répercussions problém- atiques de la majoration des prix, la hausse des coûts logistiques et la pénurie de travailleurs dans son secteur de l’industrie.
« Pendant la pandémie, les fournisseurs et les distributeurs ont difficilement exploités leurs entrepôts ou livrés leurs produits », affirme Tim. « C’est mieux cette saison, mais il reste des défis à relever, surtout dans la distribution limitée à l’utilisateur final. Les délais de livraison sont ratés alors que certains camionneurs transportent deux fois plus de marchandise qu’ils ne le faisaient normalement. Ainsi, au lieu d’une livraison standard à 16 h, le livreur arrive à 20 h. Cela s’avère plus onéreux pour vous. Ce que chacun doit comprendre, c’est que cet enjeu est pratiquement universel. Le choix d’un autre distributeur n’est pas la façon de relever ce défi. »
Combler ces lacunes c’est comme passer l’eau au tamis. M. Banick a cité un récent salon de l’emploi auquel a participé la société Sysco pour trouver du nouveau personnel chargé de la livraison. Elle offrait aux conducteurs un salaire de base de 100 000 $ et une prime de signature de 15 000 $, une offre qui s’est avérée acceptable pour trois candidats.
« Toutefois, lorsque les conducteurs ontcomprisqu’ilsavaientplusàfaire que de simplement transporter les produits et qu’ils devaient physiquement les retirer du camion, ces mêmes personnes ont répondu non, disant qu’ils pouvaient postuler dans n’importe quelle entreprise de camionnage, obtenir 100 000 $ et ne jamais quitter le camion », a ajouté Tim. « Ce salon de l’emploi n’a donné lieu à aucune nouvelle embauche ».
ENJEUX LIÉS À LA CHAÎNE D’APPROVISIONNEMENT
Dans le même ordre d’idées, la rémunération dans les terrains de golf partout au Canada a connu une tendance à la hausse, le personnel spécialisé tel que les mécaniciens étant quasi-impossible à embaucher, peu importe le prix.
Dans le domaine de la fabri- cation, la pénurie d’employés chez plusieurs partenaires Entegra représentait un virement vers les produits de base pendant la pandémie, éliminant ainsi les articles de luxe et les produits dérivés. Nous sommes maintenant revenus à une certaine normalité, mais selon Tim, les fournisseurs préfèrent leur activité principale et laissent tomber ces unités de gestion de stock.
« Les fabricants subissent plusieurs pressions inflationnistes », a-t-il affirmé. « Franchement, bon nombre de fournisseurs ont uniquement accès aux ingrédients essentiels des produits de base. Tentez actuellement d’acheter la moutarde de Dijon; elle est
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