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Golf Business Canada
Debra Griffith peut le confirmer. Propriétaire et directrice générale du Greensmere Golf and Country Club de 36 trous à Kanata, en Ontario, elle a vécu deux ralentissements économiques dans le contexte de son travail – y compris la crise financière mondiale de 2009 – et maintenant une pandémie, mais elle n’a aucun cadre de référence pour la situation actuelle de l’inflation.
« Je travaille ici depuis 21 ans et j’ai vécu énormément de choses. Qui aurait pu prédire notre impasse actuelle? Qui pensait se retrouver où nous en sommes aujourd’hui? Je suis optimiste de nature, mais il faut être réaliste et avoir un plan pour se préparer au pire. En fait, c’est assez terrible », énonce Debra.
Comme c’est le cas de bien des installations partout au pays, le coût rebondissant du carburant s’est transformé en ennemi public numéro un. Le prix à la pompe s’avère le plus marquant coupable de l’unique et grosse hausse de l’inflation en plus de 40 ans. L’invasion de la Russie en Ukraine et la demande grandissante des consommateurs pour du carburant une fois que le gouvernement ait aboli ses restrictions liées à la COVID-19, font croître le prix du pétrole brut, lequel est passé de 43 $ en 2020 à 113 $ cette année. Au Canada, les clients paient maintenant 48 % de plus pour l’essence par rapport à l’an passé.
Les propriétaires et exploitants ont tenu compte des avertissements relatifs aux coûts de carburant plus élevés. Bon nombre ont créé un tampon supplémentaire pour contrer la hausse assurée à venir, mais personne n’aurait pu anticiper des prix aussi élevés. Les exploitations qui sont demeurées stables par rapport à l’an dernier ont été forcées de passer en mode de gestion de crise créative.
« Tous devront avoir un poste budgétaire pour l’essence et l’huile,
lequel sera largement dépassé », affirme Harry Brotchie, président du Lakeland Golf Management, exploitant de terrains multiples à Winnipeg, au Manitoba. « Personne n’anticipait un prix de 2,10 $ à 2,15 $ le litre. Je sais que nous avons examiné à fond le facteur d’inflation par rapport au prix de l’essence, des produits et de tout en général, mais ces budgets remontent à novembre et décembre. Espérons que la plupart des terrains de golf au Canada ont augmenté leurs droits de jeu et adapté leurs dépenses. Selon les gens du volet alimentaire, il faut examiner le menu trois fois par année ou plus en raison du changement radical du prix des produits. Cela s’applique aussi à l’essence, à l’huile et aux dépenses générales. »
Après deux ans des meilleures années à jamais, nous devrions avoir raison de célébrer. Au lieu, le Lakeland Golf Management, exploitant de 11 terrains dans l’Ouest canadien, a dû faire preuve de diligence raisonnable et prendre des décisions difficiles relatives à l’augmentation des droits de jeu.
« Après avoir mis en place les protocoles COVID, le Manitoba et la Saskatchewan ont été fort chanceux de rouvrir assez tôt », a précisé M. Brotchie. « Il y a deux ans, en mai, c’était très inquiétant de ne pas savoir si nous allions ouvrir puisque nous devions tout de même couper les allées et les verts ainsi que rémunérer le personnel d’entretien quelle que soit la situation... la protection des actifs, pour ainsi dire. Cet enjeu mettait les nerfs à rude épreuve. En même temps, je revois la situation et ce qu’il en est maintenant de l’inflation et je me dis, ouais, nous traversons cet enjeu, mais nos clients aussi. »
Brian Schaal, directeur général du Invermere, le Copper Point Golf Club, en Colombie-Britannique, ne dispute pas l’impact majeur du
prix de l’essence sur les consommateurs et les entreprises partout au pays. Toutefois, il semble que l’augmentation du prix de l’essence et d’autres prix n’ait pas empêché les golfeurs de se rendre à son terrain de golf ou à d’autres terrains sur la côte Ouest.
« Certaines personnes sont rebelles et énoncent qu’ils ne voyagent pas en raison du prix de l’essence; le prix est élevé, c’est vrai, comme toute autre chose en ce moment », dit-il. « Mais rappelez- vous du temps où les gens disaient, eh bien, si le prix de la caisse de bière dépasse 5 $, ça s’arrête là. Puis ce fut ensuite 10 $, puis 15 $. Le prix du carburant est élevé mais la hausse ne se poursuivra pas comme celle de la caisse de bière et se maintenir à ce prix. Les gens veulent toujours visiter, prendre des vacancesetjoueraugolf. Lesgensont économisé beaucoup d’argent pendant les deux années perdues de la COVID-19. Malgré l’inflation actuelle, ils en dépensent une partie. »
M. Schaal insiste que peu importe où finira la montée en flèche du prix du carburant, elle ne sera pas un facteur aussi important que la météo pour l’industrie canadienne du golf.
« De nombreux coûts opérationnels sont liés au carburant, et cela a un effet sur notre clientèle, mais honnêtement, si les prévisions annoncent aucune chance de pluie et une journée idéale, ce sont ces prévisions qui dictent où vont les consommateurs et ce qu’ils font », a-t-il ajouté.
LA HAUSSE DES COÛTS ALIMENTAIRES
Les données fondamentales concern- ant l’inflation ont tendance à s’inscrire dans une plage de 5 %. Bien qu’une baisse du prix de l’essence soit souhaitée, les économistes préviennent que l’inflation ne disparaîtra pas par magie après cette mise en œuvre.
 

















































































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