Page 2 - Juillet 2019
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Un petit pas pour l'homme mais un
grand pas pour MON éternité…
Cette semaine, j’ai accompagné mon père à l’hôpital. Ce
n’est pas la première fois. Je suis une habituée. J’ai été ins-
pirée, cette fois-ci, par son jeûne imposé. Ayant mal, son
corps avait de la difficulté à fonctionner normalement. La
nourriture ne passait pas. Mon père possède beaucoup de
qualités mais quand il a faim, disons qu’il n’est pas lui. Sa
patience a une limite qui s’atteint assez rapidement. Qui
pourrait le blâmer? Là à attendre des réponses qui ne vien-
nent pas et des examens qui tardent à se passer. Son ventre
qui cri famine même s’il a passé tout l’hiver à travailler au
lieu de chanter. Son énergie qui descend alors qu’il en a
doublement besoin pour combattre. La tête qui tourne len-
tement sans ces nutriments essentiels.
Je sais que moi, j’aurais de la difficulté à garder toujours
mon sang-froid. Je manque de sucre et je deviens agressi-
ve alors imaginez vivre les mêmes conditions auxquelles
on ajoute l’angoisse des possibles diagnostiques.
Pourtant, depuis un bon moment déjà, je manque de nour-
riture spirituelle et je ne me sens pas agressive ni même un
peu étourdie. Pas que je n’en ai pas au contraire. Chaque
assemblée m’apporte quelque chose, me parle (la majorité
du temps dans le casque). Ce que je veux dire c’est qu’une
fois partie, si je n’ai rien dans la semaine, je ne ressens la
disette, du moins pas comme je le devrais. Je devrais être
en train de mourir de faim, mon être devrait désirer que ce
creux déborde de tellement de nourriture que je le partage
avec 5000 autres personnes et qu’il en reste toujours au-
tant. J’ai des portions rationnées et cela me suffit, ce n’est
pas normal.
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