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Les Brèves d’Anna
Parution du 15/09/2016
Visite guidée peau » - Des «Pieter Brueghel» tardifs composées, bien peintes, certaines
diront ceux qui n’aiment pas «l’Ancien» se distinguent particulièrement. Elles
Q u’as-tu fait de tes vacances ? - Mais dans l’ensemble le musée traduit conservent pour le regardeur d’au-
J’ai fait travailler les autres pour bien les derniers soubressauts contes- jourd’hui une présence, une moder-
donner un coup de jeune à la galerie. tataires d’un monde qui allait s’effon- nité, une actualité que les autres n’ont
Mais la faute à eux, à moi, à nous, aux drer avec la guerre de 1914. Concur- plus. Ces autres sont devenues des
autres nous n’avons pas pu finir dans rence internationale oblige, au musée œuvres du passé dont l’intérêt principal
les délais impossibles que nous nous Albertina, pourtant réputé comme dé- demeure historique ou sociologique.
étions fixés. Nous avons donc décidé tenant une des plus belles collections Elles ne «parlent» plus. Après avoir fait
d’ajouter la touche finale mi-octobre et mondiales d’œuvres sur papier, nous un tour qui nous semblait rapide mais
dans l’intervalle de profiter d’un repos n’avons pu échapper à un sempiternel complet nous avons constaté que nous
bien mérité à Vienne. Vienne est vrai- «Picasso et quelque chose». Ici c’était avions manqué les principaux «tubes»
ment la ville de la pâtisserie ; mais la «De Monet à Picasso». Quitte à ratis- du musée. L’explication en est distribu-
culinaire est plus réussie que l’architec- ser autant ratisser large. Impression- tive. Le «Kunsthistorisches Museum»
turale. C’est riche, c’est imposant mais nisme, expressionnismes allemand et abrite ses collections dans un système
cependant un peu lourdingue. Géné- français, cubisme. Beaucoup d’artistes à double circulation. D’une part, une
ralement nous bronzons idiot mais ici connus donc et quelques œuvres célé- enfilade centrale de pièces d’apparat,
nous nous sommes quand même pré- brissimes. Des confirmations mais et d’autre part, un périmètre de couloirs
senté devant trois «incontournables» pas de découvertes. Les salles consa- et pièces annexes destinés au service
de la peinture. En premier lieu la col- crées à l’art contemporain sont quant du palais et à des entretiens privés,
lection Leopold, montée par un méde- à elles situées au sous-sol et pour les voire plus si affinités. Enfin c’est ce qui
cin passionné au cours de la seconde atteindre il faut emprunter un escalator aurait pu être s’il n’avait été construit
moitié du 20ème siècle et léguée par la long comme un jour sans pain. Dès le «à la manière de» vers la fin du 19ème
suite à la ville. Elisabeth et Rudolf Leo- départ on prie pour que la voie ascen- uniquement dans le but d’abriter un
pold s’intéressaient à des artistes sans dante ne tombe pas en panne. On musée. «Louvre» quand tu nous tiens !
renom. Bien leur en a pris, leur col- s’enfonce lentement dans un enfer à C’est dans les circonvolutions qu’il faut
lection comprend aujourd’hui le plus la Beckett.Tout est cubique, blanc, aus- rechercher les portraits des «Infante»
grand nombre d’Egon Schiele réunis tère, aseptisé, sans fenêtres. Un univers Marguerite et Marie-Thérèse parVélas-
en une seule main. Chapeau bas !Voici d’ennui et de solitude. Nous y avons quez, les autoportraits de Rembrandt
un ophtalmologiste qui voyait loin. passé 35 minutes sans y rencontrer ou «l’art de la peinture» par Vermeer.
Comme tous, nous connaissions les âme qui vive. Même les surveillants de Pour clôre notre visite et puisque nous
dessinsautrait sec,nerveux,«évident» salle ont disparu. Un silence à couper moquons souvent les tiers appliquons-
mais bien moins les huiles sur toile. le souffle. L’avantage est que vous ne nous la même potion en dévoilant
Une quasi révélation. Pour nous l’in- pouvez pas perdre vos clefs. Si jamais une anecdote toute personnelle. Dans
fluence de ces dernières sur tout ce qui celles-ci tombaient de votre poche, la notre visite du «Kunsthistorisches Mu-
s’est fait ensuite est comparable à celle résonance au sol serait telle que vous seum» nous remarquons un tableau
de Picasso.Toute l’école «misérabiliste» en seriez immédiatement averti. Bref, qui nous interpelle. Son auteur :Tizian.
française par exemple lui doit la moi- à Vienne, l’art contemporain est déjà Un peu plus loin nous en voyons un
tié de ses travaux. Le musée Léopold remisé dans des catacombes. Dans autre, un peu moins bien mais avec
nous a également fait découvrir tout la catégorie «art ancien» le «Kunsthis- quand même de la tenue :Tizian. Puis
un pan du Jugengstill et des artistes torisches Museum» est condidéré encore un autre, vraiment bien celui-là :
comme Richard Gerstl, suicidé à 25 ans comme un «Must». L’accrochage est Tizian toujours. Ah ! Décidémment les
par déception amoureuse. Bien sur il délibérément typé «cabinet de pein- français sont nuls. Comment se fait-il
y a de temps à autre un peu d’espace ture» et les tableaux s’étalent du sol au que ceTizian soit inconnu chez nous ?
pour quelques artistes locaux et ethno- plafond, dans tous les genres et pro- Ce n’est que bien plus tard que nous
logues. Ici c’est plutôt le style « Tra-la- venant de toutes les tailles. Dans cette avons réalisé qu’entreTizian etTitien il
la-itou, chapeau à plume et culotte de masse ce qui est intéressant est que n’y a qu’une prononciation que nous
de toutes ces œuvres, bien faites, bien n’avions pas franchie.
Actuellement visibles à la galerie : Pourcommuniqueravecnous:
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