Page 68 - ENDIRE AOUT 2017 N°3.3

ENDIRE L’INCADIVIDE INSIDE - 3500 BORNES ENTRE EQUATEUR ET PEROU
Jean luc Moncassin, l’aventure au long cours au bout de 63 kilomètres de dénivelé

Passionné de vélo et compétiteur dans l’âme, il pensait être rassasié. Les diverses

disciplines, les différents types d’épreuves et d’efforts, Jean luc Moncassin croyait avoir
tout connu. Enfin presque. Car ça c’était avant. Avant de découvrir le bikepacking, ces
courses ultra longue distance à affronter en autonomie complète, qui il l’affirme, lui ont
permis « de découvrir une nouvelle dimension, une aventure où l’on se retrouve en toute
humilité, seul face à soi, tributaire des éléments, du terrain et des impondérables, en lien
direct avec les paysages traversés et les populations rencontrées, bref avec tout ce qui
fait la magie du voyage à vélo ».

Sa première expérience fut, en août 2016, sa participation à l’édition inaugurale de la
French Divide. Un parcours de 2100 kilomètres (et 39 000 mètres de dénivelé) sur un
tracé composé pour l’essentiel de chemins non goudronnés, avec pour seule aide un GPS,
et à boucler sur son gravel bike en moins de 14 jours. Son succès (il termina en 12 jours et
demi) lui donna l’envie de poursuivre sur la voie du long cours et, en juillet dernier, il
s’aligna au départ de l’Incadivide. L’enjeu ? 3500 kilomètres de « balade » entre Equateur
et Pérou.

C’est cette aventure hors norme qu’Endire vous propose de vivre à travers les notes de
voyage de Jean luc Moncassin dont nous publierons un résumé en trois épisodes.

JOUR 1 : UNE MOYENNE DE 18 KM/H

« Le rendez-vous est fixé à 4 h 15 pour un départ à 5 heures afin d’éviter l’abondante circulation de Quito… Je sais que,
pour la plupart, nous ne nous reverrons, dans le meilleur des cas, que dans plusieurs semaines. Chacun va tracer sa route
à sa propre allure. Après quelques kilomètres et une sévère rampe d’accès, nous débouchons sur la Panaméricaine. La
course est lancée… Petit à petit le jour se lève et le trafic routier (beaucoup de camions) s’intensifie.. Le profil est loin
d’être plat et au bout de 60 kilomètres, nous franchissons déjà la barre des 3500 mètres d’altitude…. Avec mon ami
Bernard, nous essuyons notre première attaque de chien, un tenace berger allemand qu’il faudra copieusement arroser
pour s’en débarrasser… « Après une halte déjeuner, nous arrivons à Ambato, et nous nous y perdons à cause d’un GPS peu
fiable. Heureusement, à la recherche de la bonne route, la police nous escorte jusqu’à la sortie de la ville… Au kilomètre
175, se présente la dernière difficulté de notre étape, un col à 3600 mètres et 7 petits degrés au sommet. Pas le meilleur
endroit pour crever et pourtant … Nous réparons et nous plongeons vers Riobamba où nous avons prévu de passer la nuit.

«Au bout des 195 premiers kilomètres parcourus à la moyenne extraordinaire de 18 km/h, nous sommes conscients qu’il
va nous falloir revoir nos prétentions à la baisse. Conséquence du manque d’habitude d’utiliser des pédales VTT et de
devoir traîner un vélo de plus de 25 kilos ! »

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