Page 47 - ENDIRE N°5 OCTOBRE17
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Un homme dans la course
A R N A U D C O L O M I E S N O U S R A C O N T E S A t r a n S v w e s t
Endire : Bonjour Arnaud, après avoir fini la TransV, tu t’es attaqué à la Transv West,. Quelles ont été tes motivations pour ce nouveau
défi ?
Arnaud Colomiès : En premier lieu, je tiens à remercier UCC, l’organisateur pour cette nouvelle ‘’TransV’’ au profil un peu différent mais qui garde
l’esprit de ‘’l’originale’’. Ma principale motivation c’est que cette ‘’Trans’’ est à domicile, j’habite près de l’arrivée sur des terrains que je
fréquente à l’entraînement. La seconde est que j’aime ce format !!!
Justement, comment prépare-t-on une épreuve de plus de 5 heures. C’est très long en VTT ?
J’ai une préparation assez particulière pour aborder ce type d’épreuve, beaucoup de bières et de sorties en boite de nuit…..Plus sérieusement, je
roule 3 fois par semaine, essentiellement sur route et, deux mois avant mon objectif, je fais une sortie longue par semaine en vtt ou route de 4 à
6 heures, plus les allers retours boulot (26 kilomètres journaliers) qui participent à mon entraînement. Je fais de moins en moins de compétitions
ce qui me permet de bien cibler mes objectifs. Cet hiver, j’espère être au niveau sur quelques cyclo-cross, puis pour 2018, sur XMB, les deux
TranV et peut être une compétition comme Valence-Gap ou une Transpyr. Si l’occasion se présente sur des formats longs, techniques et
physiques en France ou ailleurs dans le monde, j’y participerai avec plaisir !
Quelles sont les similitudes entre les deux courses ?
Elles ont en commun d’être en ligne (d’un point à un autre). Nous partons de la montagne afin d’arriver les pieds dans l’eau, ce qui est rare. Le
deuxième point commun c’est que les deux parcours sont vraiment techniques et favorisent un bon pilotage. Je pense qu’aujourd’hui une TransV-
West est plus abordable pour le commun des vététistes car celle-ci a une dernière partie plus roulante que sa grande sœur…ce qui en soit ne m’a
pas dérangé. Cette course a une topologie différente, les descentes sont plus courtes, et les portages plus rares le sont également.
Peux-tu nous raconter ta course ?
Ma TranV West à commencé l’avant-veille quand je suis allé chercher mon dossard et que j’ai vu le n°4 comme chiffre…ça m’a mis une certaine
pression vu le beau monde au départ. L’objectif principal était le top 10 ce qui était faisable, mais intérieurement je visais le top 5 bien plus
compliqué avec le plateau en présence.
Après une courte nuit, j’arrive une heure et demie avant, histoire de me chauffer ‘’tranquillou’’. Je n’avais pas roulé depuis le mercredi précédent.
Une fois sur la ligne, Julien Trarieux a des problèmes de dérailleur, je lui donne un rapide coup de main, bref dernier stress 20 minutes avant le
départ !
Je sors du champ 3 et je me dis que c’est un bon jour, la première bosse arrive et ce n’est plus la même chose…j’avais bien repéré la trace, mais
le matin avec l’humidité…je reste placé mais au bout de quelques minutes je laisse filer car me jambes sont lourdes. Je voulais absolument sortir
en haut avec la tête de course, mais force est de constater que je n’y serai pas ! Première descente, je crève et ma course est déjà (presque)
finie car j’avais décidé de partir léger, mon Camelback m’attendait plus loin.
Je tombe sur une vielle connaissance qui me passe une chambre et reparts de plus belle vers la cime de la Moulières où je passe 12éme. La
course est longue et je ne perds pas espoir de bien y figurer. Je repasse 10éme car je double deux concurrents qui ont aussi crèvé. Je traverse
St Vallier mais malheureusement une deuxième crevaison survient….Forcément déçu, je répare mais ne lâche pas prise. De nouveau à l’attaque je
rattrape le temps perdu et j’y parviens puisque je rentre sur mon ‘’Je Lavorini’’ qui fait une course de dingue. Dernier ravito, qui me change de ma
boisson énergétique, j’entame l’ultime bosse correctement et dans les derniers hectomètres de la ‘’Grundig’’ je reviens vers d’autres
concurrents. Je finis à la onzième place, content au final mais amer à cause de ces deux crevaisons. Le parcours est somptueux et j’y reviendrai
l’an prochain !
Pour finir, on a entendu dire que le vélo allait être complètement interdit dans le massif de l’Estérel (final de la TranV West). Qu’est ce
que cela t’inspire ?
Oui, j’ai cru entendre cela. Je pense qu’il y a une sacrée méconnaissance de la part de ceux qui veulent interdire la pratique du vtt dans l’Estérel,
comme dans d’autres massifs forestiers, la forêt de Fontainebleau par exemple.
Notre sport n’est pas une source de pollution ou de dégradation pour la nature. Nous pouvons prendre le massif des Maures non loin de chez nous
emprunté par 20.000 concurrents (Roc d’Azur) l’espace d’un week-end depuis plus de 10 ans. Cela n’a rien dégradé pour autant. (ndlr : une
brigade spéciale de l’organisation passe le lundi suivant pour nettoyer). Il y a une grande partie de petits sentiers forestiers qui sont
entretenus grâce aux passages des vélos. Le plus gros souci de l’Estérel c’est son érosion naturelle ; j’ai posé mes roues sur des pistes qui ont
subi cette érosion et certaines ont été refaites au bulldozer courant 2017. Interdire le massif aux vélos serait une erreur.
Nous ne somme pas nuisibles !!!
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