Page 14 - le 1er numero du bulletin du Conseil de l'Entente
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C’est  connu  au  niveau  des  populations,
       parce que ce sont des événements très mé-
       diatisés. C’est aussi des pays où des droits
       de résidence ont été acquis avant la lettre.
       Chez moi au Niger, les Togolais, les Béni-
       nois, les Burkinabé, les Ivoiriens n’ont ja-
       mais été considérés comme des étrangers.
       Je  le  vois  aussi  ici  à  Abidjan,  en  Côte
       d’Ivoire, haut lieu de cette intégration-là
       où, dans certaines rues, vous vous croirez
       à Ouaga ou à Niamey. De ce point de vue,
       le Conseil de l’Entente est connu des po-
       pulations et cela est dû au travail remar-
       quable  des  pères  fondateurs  qui  ont
       permis la construction de cette entente
       entre les pays membres.             ce domaine. Nous investissions également  qui  sont  une  catégorie  très  importante
       Il y a eu aussi beaucoup de réalisations.  dans l’énergie solaire. Chaque année, nous  dans notre quête du développement et un
       Dans  les  années  60-70  où  nos  pays  électrifions des villages dans chacun des  potentiel à valoriser. C’est un réseau très
       n’avaient qu’un embryon d’économie, le  pays membres, pour contribuer à l’amélio-  jeune  encore  mais  qui  a  des  ambitions.
       Conseil  de  l’Entente,  grâce  à  un  fonds  ration des conditions de vie des popula-  Nous les encourageons pour faire de leur
       d’emprunt  et  de  garantie,  a  permis  aux  tions. Cela est intéressant parce que l’élec-  concours un événement sous-régional.
       Etats membres de mettre en place leurs  trification rurale a des effets indirects im-  C’est une initiative qui peut leur permettre
       premières  infrastructures  économiques.  portants. Par exemple, permettre aux fem-  de vivre de leur art culinaire parce qu’il y a
       Cela reste quelque chose d’important. La  mes de faire la cuisine la nuit après les tra-  un potentiel non encore exploité dans ce
       génération de cette époque vous parle ai-  vaux champêtres, permettre aux enfants  domaine.
       sément du Conseil de l’Entente, parce qu’il  d’étudier, éclairer les centres de santé et
       a été à l’origine d’investissements écono-  améliorer ainsi les prestations des person-  Excellence, quels sont les indicateurs de la
       miques.                             nels soignants, etc.                    renaissance du Conseil de l’Entente ?
                                           Nous soutenons les processus démocra-  - D’abord au niveau de la visibilité, parce
          Comment faire en sorte que le Conseil de  tiques à travers l’observation des élections  que c’était l’un des objectifs, nous avons re-
          l’Entente et ses œuvres s’ancrent  dans l’es-  et l’évaluation de la gouvernance politique  pris notre place dans le paysage institution-
          prit de nos enfants ?            selon les critères de la Fondation Mo Ibra-  nel de la sous-région, et même au-delà,
       - Depuis que le Conseil de l’Entente a été  him, une des plus réputées dans ce do-  parce que nous sommes associés à tous les
       remis sur les rails en 2012, on s’active pour  maine.                    événements qui se passent dans notre ré-
       qu’il reprenne sa place dans nos pays. Nous                              gion dans les domaines où nous interve-
       avons choisi par exemple d’investir dans la  quels sont vos rapports avec les autres or-  nons.  Nous avons repris notre place aussi
       culture parce que c’est l’un des secteurs qui  ganisations  comme  la  Francophonie  et  parce que nous avons connu une période
       concernent la jeunesse. Et nous avons dé-  toutes les structures qui peuvent apporter  difficile au cours de la décennie 2000-2010
       cidé  de  soutenir  un  événement  culturel  un plus à vos activités ?   du fait de la crise en Côte d’Ivoire. Mais de-
       majeur  dans  chaque  pays.  Ici  en  Côte  - Nous avons signé un accord de partena-  puis lors, si on fait le bilan des activités, des
       d’Ivoire, nous soutenons le Festival des arts  riat avec l’Organisation Internationale de la  actions de développement financées dans
       et cultures de Bouaké qui se tient tous les  Francophonie  (OIF)  mais  nous  ne  nous  l’espace Entente, c’est un bilan positif. Nous
       ans. Au Burkina Faso, nous soutenons le ci-  sommes pas encore mis d’accord sur un  pouvons être cités parmi les organisations
       néma à travers le Fespaco qui est l’un des  projet commun. Nous avons soumis quel-  qui contribuent au développement dans
       événements majeurs en Afrique dans ce  ques projets qui n’ont pas encore été finan-  les cinq Etats membres. Et nous avons des
       domaine. Au Togo, nous soutenons le Fes-  cés. Ces organisations ont des difficultés  résultats. Nous avons permis à des popula-
       tival des danses traditionnelles, un événe-  que  nous  comprenons  mais  nous  conti-  tions dans les Etats d’accéder à l’électricité,
       ment qui coïncide avec la fête de l’indé-  nuons de discuter avec elles pour arriver à  à l’eau potable, à l’énergie.
       pendance.  Au  Niger,  nous  soutenons  la  mettre quelque chose en place ensemble.   Je pense que si vous les interrogez, elles
       lutte traditionnelle qui est le sport roi dans                           vous diront que le Conseil de l’Entente est
       ce pays. Au Bénin, nous soutenons aussi les  Le Conseil de l’Entente a pris la résolution  un bienfaiteur.
       arts et la culture. Voilà des aspects qui nous  de pérenniser le concours culinaire ‘’La cui-  Comme vous le savez, dans les villages, il y
       permettent de toucher la jeunesse qui est  sine de l’Entente’’. Comment comptez-vous  a deux choses importantes : l’eau et la sé-
       notre cible principale.                tirer le maximum de cette initiative?  curité. Quand vous apportez de l’eau dans
       Nous investissions aussi dans le développe-  - Le Conseil de l’Entente soutient le réseau  un village, vous devenez un citoyen d’hon-
       ment, à travers l’hydraulique rurale et l’é-  des femmes qui initient ce concours et qui  neur de ce village. Donc on peut dire, de ce
       lectrification rurale. Tout le monde sait que  sont basées ici même à Abidjan. C’est un  point de vue, que le Conseil de l’Entente
       l’une  des  difficultés  majeures  dans  nos  réseau qui regroupe les femmes des cinq  joue pleinement son rôle et nous enten-
       pays, c’est l’accès à l’eau potable. Le Conseil  pays du Conseil de l’Entente. Notre sou-  dons l’amplifier dans les prochaines an-
       de l’Entente apporte sa contribution dans  tien, c’est d’abord un soutien aux femmes  nées n
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