Page 11 - Livre Kreitman-Ledermann nov 2019
P. 11
Yuda/Geoffrey Stebbins, cousin germain de Yossi Kir-on, fils de Helen, petit-fils de Lea et Lajzer Dawid, arrière-petit-fils de Gdalja et de Chaïm Yontef raconte à son tour...
“Nous n’avons à ce jour pas pu établir de lien entre Tosafos Yom Tov et notre famille. Un de mes livres, prêté mais malheureusement jamais récupéré, faisait état du patronyme de 300 ou 400 de ses descendants. Le nom qui se rapprochait le plus du notre était Reitman.
Le document polonais que vous m’avez envoyé fait référence à un Leizer-David Krajtman. C’est bien le nom et le prénom de mon grand-père, fils de Chaim Yontef, le frère de Reb Gdalja, né en 1886. Krajtman était un nom très répandu à Sokołów Podlaski, berceau de la famille...
Il y a 8 ans environ, j’ai découvert un film que des adolescents de Sokołów Podlaski avaient réalisé à l’occasion de l’octroi de la qualité de “Justes parmi les nations“ à quatre de leurs concitoyens. Ce film portait sur l’héritage juif de la ville. Bien que ne parlant pas le polonais, j’ai réussi à comprendre que ces jeunes étaient sincères dans leur démarche. Et même si le cimetière juif avait totalement disparu, recouvert par une forêt, des pancartes indiquaient son emplacement, tout comme celui de la synagogue et de certains autres bâtiments. Le documentaire devait être sous-titré en anglais. Lorsque j’essayais quelques temps plus tard de le re-visualiser, le film avait disparu du site de la ville...
Au mémorial Yad VaShem, à Jérusalem, la “vallée des communautés perdues“, creusée à même le roc et surplombée par des blocs de pierre massifs représente symboliquement l’incrustation de la culture juive européenne dans le substrat rocheux d’Israël.
La taille des blocs y est proportionnelle à l’importance de la communauté symbolisée. Dans mon souvenir, le bloc de Sokołów Podlaski n’est supplanté en taille, dans sa région, que par celui de la ville de Varsovie.
L’arrière-grand-père de ma femme, Rav Shmuel Kalman Mlinek z”l, était un rabbin vénéré à Varsovie à l’époque du Reb Gdalja Leib et je ne doute pas qu’ils se soient connus, car une coupure de presse relatant ses funérailles à Londres, où il a fini ses jours, décrivait que près de 3000 personnes y portaient son deuil.
Il y a une vingtaine d’années, un client du Rosh Yeshiva, vint à mon bureau avec l’un de ses amis qui prétendait connaître l’histoire de Reb Gdalja, en particulier son rôle dans le financement de la yeshiva “חיי עולם“ à Jérusalem. Malheureusement j’ai perdu tout contact avec ce client et son ami.
Aujourd’hui, personne au sein de cette yeshiva n’a pu donner plus d’information que les yahrzeits de Krajtman et Reizel.
Une grande plaque commémorative à leurs noms orne pourtant l’entrée de l’ancienne yeshiva.
Dans mon souvenir, les petits-fils du couple, nos cousins Dave et Jos ont continué à aider et soutenir cette yeshiva jusqu’à la fin de leurs jours. “