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psychothérapeute américain. Par la suite, dans les an- prix le bébé, mais on le laissera s’exprimer en restant
nées 80, Adele Faber et elaine Mazlish, deux univer- à ses côtés, ce qui va lui envoyer le message que ses
sitaires américaines et mères de famille, ont travaillé parents sont près de lui quand tout va bien, mais qu’ils
sur cette méthode afin de proposer aux parents une sont également présents lorsque ça ne va pas, ce qui
approche plus pratique et des outils concrets. Leur favorise la création du lien entre parents et enfant.
ouvrage de référence s’intitule Parler pour que les en-
fants écoutent, écouter pour que les enfants parlent en ce qui concerne les outils plus concrets, c’est vers
et a été complété par des ateliers qu’elles ont propo- l’âge de 18 mois qu’on peut vraiment commencer,
sés aux parents. lorsque l’enfant commence à s’exprimer verbalement
et qu’il commence à prendre en autonomie.
Quels sont ses principes ? et surtout, il est important de préciser qu’il n’y a pas
d’âge limite, ça fonctionne ensuite entre adultes
Il s’agit de réussir à instaurer un climat d’échange et dans n’importe quel cadre : couple, frères et sœurs,
de respect avec l’enfant, d’être côte à côte avec les amis, collègues… Il est alors plutôt question de
enfants. Ça doit être dans les deux sens, c’est important communication positive, mais les principes sont les
que ce soit équilibré et que les parents soient eux mêmes.
aussi respectés. Le respect de la personnalité suppose
que les choses soient dites, mais en dissociant bien L’éducation n’est-elle pas trop laxiste ?
le comportement de l’enfant, qui peut faire l’objet de
critiques, de sa personnalité, qui elle, ne doit pas être C’est un reproche qu’on fait souvent à l’éducation po-
attaquée. Il faut poser des limites sans porter atteinte à sitive, par méconnaissance, mais il ne faut pas oublier
la personnalité. Le parent doit exprimer son désaccord que la notion de cadre est présente, même si une
lorsque c’est nécessaire, mais de manière constructive certaine liberté est accordée à l’intérieur de celui-ci.
afin que l’enfant en tire des leçons et ne recommence Dès lors qu’il y a un cadre, on ne peut pas parler de
pas. C’est une approche complètement différente de laxisme. Le fait de laisser à l’enfant de la liberté à l’inté-
la punition, qui est souvent sans aucun rapport avec le rieur du cadre lui permet de se structurer, d’aller cher-
comportement répréhensible, ce qui revient à mettre cher en lui les solutions, et aux parents de transmettre
en cause la personne. Le fait d’être privé de dessert les valeurs qu’il leur paraît important de transmettre.
parce qu’on a tapé un copain, par exemple, est une
sanction qui n’a pas de lien avec le problème repéré
et qui ne permettra pas à l’enfant de se remettre en Quels peuvent être les bienfaits de cette méthode
question. Au contraire, elle pourra même créer du d’éducation ?
ressentiment et parfois alimenter un esprit vindicatif.
Dans l’autre sens, l’enfant doit pouvoir exprimer sa Les bienfaits ne se remarquent pas seulement sur les
frustration, sa colère, et être écouté, sans pour autant enfants, mais également sur le parent.
que tout lui soit permis. Pour les enfants, cela préservera, voire rehaussera,
leur estime de soi, contrairement aux attaques à la
Comment les appliquer au quotidien ? personnalité qui feront baisser cette estime de soi. Ça
développera également leur autonomie et les incitera
C’est un état d’esprit qui met en avant la relation, il faut à se responsabiliser. En restant acteurs, ils découvriront
l’avoir en tête constamment et non pas se contenter leurs compétences au lieu de se faire imposer une
d’appliquer des trucs ou des recettes, mais il existe façon de faire qui peut-être ne leur correspond pas.
effectivement des façons de faire qui peuvent aider,
notamment avoir recours à la description plutôt enfin, ça fera des enfants, et des futurs adultes, qui
qu’aux ordres. Par exemple, si un parent souhaite que seront plus connectés à leurs émotions et qui de ce
son enfant prenne l’habitude d’éteindre la lumière, il fait risqueront moins de souffrir de mal-être diffus, d’un
pourra certes lui demander d’aller l’éteindre lorsqu’il sentiment de ne pas se sentir bien sans en connaître
l’aura laissée allumée, mais il risque dans ce cas de les causes.
provoquer chez l’enfant un rejet. L’enfant peut très Pour les parents, cette approche permet de prendre
bien ne pas avoir envie qu’on lui dise quoi faire. en re- du recul, de moins se sentir impliqués émotionnelle-
vanche, si on fait remarquer que la lumière est restée ment, de ne pas interpréter le comportement de leur
allumée, l’enfant ne se sentira pas visé directement, enfant comme quelque chose qui est dirigé contre
il pourra décider lui-même d’aller l’éteindre, parce qu’il eux.
aura réfléchi à la situation, si bien sûr on lui a d’abord
expliqué pourquoi il ne fallait pas laisser allumées des Par exemple, un parent qui a préparé les vêtements de
lumières qu’on n’utilise pas. Il aura l’occasion d’être son enfant la veille et qui se retrouve devant un enfant
acteur au lieu de simplement obéir. qui refuse les vêtements choisis pourra facilement
s’énerver en estimant que ses vêtements ont été
choisis de façon judicieuse et qu’il n’y a aucune raison
Il y a-t-il un âge propice pour commencer l’éducation de refuser de les porter. Mais avec une approche
positive ? d’éducation positive, le parent proposera plutôt des
choix à l’enfant en lui faisant réfléchir au temps qu’il
On peut avoir une écoute active et un accueil des fait ce jour-là et au fait que les vêtements doivent être
émotions dès le plus jeune âge de l’enfant, même adaptés. Même si l’habillage prendra de cette façon
lorsqu’il s’agit encore des pleurs chez le bébé, puisque un peu plus de temps, cela économise le parent parce
ceux-ci peuvent exprimer un inconfort ou un trouble que le climat sera serein.
émotionnel. On ne cherchera pas à faire taire à tout

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