Page 22 - Le Japon avril 2019
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Monde extérieur : sa maison au pied de la colline de Yoshida, les berges de la rivière Kamo, le village Kurama mais surtout de nombreux temples et sanctuaires - Kyôto en compte près de mille sept cents -, du très couru Shinnyodô à un temple discret et oublié de son quartier...
Monde intérieur : le fantôme farceur de sa maison, les méditations que ces lieux suscitent, les souvenirs d’autres voyages, les nombreuses citations d’ouvrages, toujours avisées, ou ce que nous disent ces lieux de l’histoire de la ville, du pays, jusqu’aux drames récents, tels le tremblement de terre et le tsunami meurtriers de mars 2011.
L’évocation précise de la "Belle capitale", où "certaines statues ont conservé [leur] âme", est ancrée au confluent des époques. L’auteure les associe avec sagacité dans ce "glissement" entre passé et futur qui caractérise la culture nippone. De même, elle ne craint pas de confronter "la Beauté et le Cataclysme", Nara et Hiroshima, hier, lors de son premier séjour au Japon, Kyôto et Fukushima, aujourd’hui. Le Japon, rappelle-t-elle aussi, est l’empire
du tatemae, le paravent de la bienséance qui cache le honne, ce que l’on garde pour soi - nourri aujourd’hui d’inquiétudes quant à l’avenir des jeunes générations.
Le Japon ne se laisse qu’entrevoir derrière ses shôjis, les cloisons de papier des maisons traditionnelles. Grâce à Corinne Atlan, celles-ci sont un peu plus entrouvertes.»