Page 108 - Fleurs de pavé
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Claude Cotard – Fleurs de Pavé.
est fait de blessures, on a pas forcément envie de les
exposer au tout venant. Tous le monde ne comprendrait
pas, estimant que ceux qui sont à la rue ne le sont que par
fainéantise, par bêtise, ou tout simplement à cause de leur
comportement insouciant, alors que c'est le plus souvent
à cause d'un accident de la vie qui peut arriver à n'importe
qui. Un accident, une injustice, une blessure, une force
majeur imprévisible.
Tu as une maison, tu as un travail ou tu es vaillant.
Tu as une famille, tu payes tes factures en temps et en
heure. Tout va bien. Et puis un matin, un grain de sable,
et hop ! Ça va plus vite qu'on le croit !
Le nombre de personne qui vivent au seuil de la pauvreté,
voir en dessous, il y en a un nombre sans cesse
grandissant. Tous sont sur le fil du rasoir. Mais pas
seulement eux ! Toi aussi !
Aujourd'hui tout va bien, mais demain ? Un licenciement,
un accident de travail, une maladie. Un conjoint, des ami
(es), un propriétaire, un patron indélicats... et hop, ça
peut rapidement basculer.
Ne te moque donc jamais de ces accidentés de la vie,
demain tu seras peut être du nombre.
Ne les ignore pas non plus, ne les fuies pas, ce n'est pas
une maladie contagieuse. Je ne dis pas non plus qu'il faut
rechercher leur compagnie, mais ils sont là et tout ce qu'il
demande, avant tout, c'est le respect. Le respect, un
sourire, une parole de réconfort.
Apprends à les écouter et tu réaliseras que nul n'est à
l'abri. Chacun a une histoire, mais aucun n'est né SDF.
Aucun homme n'est programmé pour ça.
Dans une autre vie, ce SDF aurait pu être de ta famille,
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