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Cousteau
10 En Profondeur – Vol. 16, no 3
Les déversements de pétrole continuent de se produire chaque jour dans le monde. Celui-ci se situe dans les marais salés de la Louisiane.
fédéral, et presque un an pour la réouverture des pêcheries de crevettes. Au cours de la dernière année, les captures de crevettes dans l’ouest du golfe sont tombées sous les moyennes à long terme et de plus petites huîtres que la moyenne ont été récoltées cette année.
Le sort des mammifères marins, en particulier des dauphins vivant dans le golfe, demeure tout aussi sombre. La marée noire a provoqué le plus haut taux de mortalité
des arrêts cardiaques chez les poissons, y compris le thon rouge de l’Atlantique (Thunnus thynnus), déjà très appauvri. Cette espèce, dont le quota a fait l’objet d’un dépassement de 82 % au cours des quarante dernières années, a été menacée par le déversement de pétrole de Deepwater Horizon près de ses aires de reproduction, au moment de sa haute période de frai. Le thon est une espèce à croissance lente qui mûrit plus tard dans la vie; il faudra donc des générations pour comprendre pleinement les effets du pétrole sur sa population.
En Louisiane seulement, 2 086 tonnes (4,6 millions de livres) de pétrole ont été retirées des plages et des côtes en 2013, soit le double de la quantité qui a été enlevée en 2012. Le pétrole est encore sans aucun doute présent dans le golfe. En 2010, un rap- port fédéral a déterminé que 25 % du pétrole avait été éliminé en brûlant et en utilisant des méthodes d’écrémage direct, tandis que les 75 % restants persistaient toujours dans l’environnement.
de dauphins de toute
l’histoire du golfe; le
nombre de dauphins
échoués sur les plages
a été huit fois plus élevé
que la moyenne histo-
rique en Louisiane et de
quatre et cinq fois plus
élevé en Alabama et au
Mississippi, respective-
ment. Une étude récente
a mis en évidence les
liens entre la mortalité
des dauphins et la marée
noire. Les chercheurs
qui étudient les dau-
phins à Barataria Bay, en
Louisiane, ont observé que les dauphins étaient cinq fois plus à risque de développer une maladie pulmonaire modérée à grave, une donnée conforme à l’exposition aux hydrocarbures pétroliers prove- nant du déversement. Ils ont également remarqué que les dauphins de la région avaient un système immunitaire moins fort et présentaient une grande vulnérabilité aux maladies, ainsi que des anomalies hormonales susceptibles de contribuer à des pro- blèmes de reproduction qui pourraient in uer sur les futures générations de dauphins.
On a constaté que le mélange de pétrole et de dis- persant dans le golfe provoquait des anomalies et
Où est passé le reste du pétrole? Tandis qu’une partie du pétrole s’est évaporée ou s’est dégra- dée naturellement, des fosses massives de goudron ont récemment été découvertes le long du fond marin. Après le déversement, le pétrole et le dispersant se sont accumulés et sont entrés en contact avec le phy- toplancton et d’autres organismes, poussant ces derniers à s’agglo- mérer et à couler dans le
fond marin. Aujourd’hui, le fond de l’océan au large des côtes de la Louisiane est recouvert d’un tapis goudronné dont la masse est estimée à 11,3 tonnes (25 000 livres). Ce goudron a des effets dévasta- teurs sur les coraux et d’autres espèces des grands fonds; il continuera à persister dans l’océan profond et froid, se déplaçant et pénétrant la colonne d’eau lors de conditions météorologiques intenses ou de fortes vagues.
Bien que les répercussions de la marée noire sur les écosystèmes naturels aient été considé- rables, les effets du déversement de pétrole et du dispersant chimique sur la santé humaine ont
Matthew Ferraro, directeur photo d’Ocean Futures Society, lme une méduse prisonnière du pétrole et du dispersant à la suite du déversement.
Aujourd’hui, le fond de l’océan au large des côtes de la Louisiane est recouvert d’un tapis goudronné dont la masse est estimée à 11,3 tonnes.