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Entrevue
Jacques-Yves Cousteau,
le catalyseur
R l’entrevue qu’ils avaient eu la chance d’accorder R aucélèbrecommandant.C’étaitle9janvier1997.
etour dans le temps, 20 ans et discutons. » Nous nous rassoyons. Le magnéto- plus tôt. Au 23e étage de phone, le carnet de notes et l’appareil photo sont l’hôtel Peabody, à Orlando, rangés.
trois personnes se dirigent
vers l’extrémité du couloir. Si, dans l’entrevue of cielle, les réponses étaient
Danielle ouvre la marche convenues, désormais, ce n’est plus le personnage et je la suis. Derrière moi, Karen Brazeau, directrice public qui parle, mais l’homme. Pour nous, c’est générale de la Cousteau Society aux États-Unis, comme un oncle globe-trotter qui nous dit : « Allez,
En mars dernier, la FQAS a organisé une projection privée du long métrage L’odyssée, lm qui relate 30 ans de la vie de Jacques-Yves Cousteau. En cette occasion, Michel et Danielle reviennent sur
Texte : Michel Gilbert et Danielle Alary
Photos : Michel Gilbert et Danielle Alary, SUB-IMAGES et Éric Hardouin
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ferme le « convoi ». Arrivée à la suite, Danielle frappe. Soudain, IL ouvre la porte et nous invite à entrer.
Jacques-Yves Cousteau est là, devant nous. Anti- cipant une entrevue de 15 minutes, nous nous installons avec le commandant à la table de cette immense suite.
Je pose trois questions, auxquelles le commandant répond, pendant que Danielle prend des photos. Trois questions, car c’est ce que m’avait demandé de préparer madame Brazeau, soucieuse de l’emploi du temps du « pacha ».
À l’issue de la troisième réponse, je remercie le commandant et nous nous levons. Il regarde alors madame Brazeau et dit, sur un ton calme : « Mais voyons, nous sommes bien! Allez, assoyez-vous
les enfants, posez-moi des questions, je vous écoute. » L’homme qui parle est celui qui a dédié sa vie à notre passion : la plongée, l’image sous-marine, la mer et ses habitants.
D’entrée de jeu, nous évoquons une rencontre déterminante pour le commandant : celle des frères Lumière, les inventeurs du cinéma. Le jeune Jacques-Yves était passionné de cinéma. D’ailleurs, le 7e art est demeuré la passion de sa vie.
Quand nous abordons sa relation avec le com- mandant Taillez, son patron dans la marine, c’est une amitié fraternelle qui transparaît. Celle d’un vieux compagnon d’armes qu’on a laissé en chemin, mais qui est toujours là. Taillez est demeuré dans la marine; Cousteau l’a quittée. (Taillez a été celui qui a conduit Cousteau à s’adonner à la plongée libre pour faciliter sa guérison à la suite de l’accident