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n’est plus assurée : «La poignée de maîtres spécialisés qui reste ne peut plus répondre à toutes les de- mandes. »
Il raconte comment il a souvent été confronté à des situations insup- portables au cours desquelles les enfants remuants, avec des pro- blèmes de concentration, étaient envoyés par les médecins ou les psychologues scolaires vers des services de psychiatrie rattachés à des hôpitaux. Mais ces services sont débordés et peu adaptés aux difficultés passagères de certains enfants. Il y a peu ou pas de sui- vis psychologiques réguliers, et la prescription de médicaments est trop souvent systématique.
« Les services de psychiatrie infan- tile, complètement débordés par les demandes, règlent à la va-vite les conflits internes et externes de l’en- fant. Pas de moyens, il faut répondre vite aux demandes des familles et des écoles... C’est une gestion éco- nomique du mal-être de l’enfant. La dépossession de leur volonté, de leur histoire souvent très chaotique, de la maîtrise de leur destinée laisse destracesprofondes.Iln’yapasas- sez de personnes pour les écouter etlesaider.Lesdiagnosticssefont selon une grille d’observation du comportement dans des séances de tests et en quelques séances ; la mé- dicamentation suit avec des traite- ments qui sont loin d’être anodins. On s’occupe du symptôme, pas de l’enfant dans sa totalité. Les enfants agités, remuants, posent problème pour le rendement. Et la solution ra- pide, économique, efficace à court terme, c’est la médicamentation ! » Le temps de l’écoute et de la réé- ducation est un temps long, il dis- paraît !
DES MÉDICAMENTS QUI FONT DES ENFANTS DE « SAGES LÉGUMES »
Quels médicaments? «Ce sont des médicaments à base de déri- vés d’amphétamines (Ritaline, Concerta, Quasym...). Avec ça, les enfants deviennent des sortes de
"légumes" amorphes et "sages". Les traitements durent souvent des années et il est fort possible qu’ils laissent des traces pro- fondes dans le métabolisme et la psychologie des enfants». Cer- tains médecins mettent presque systématiquement les enfants dé- nommés «hyperactifs» sous trai- tement de dérivés d’amphéta- mines (méthylphénidate). Avec des effets secondaires importants, en particulier pour la Ritaline : le mé- thylphénidate qu’elle contient est un stupéfiant qui peut provoquer des maux de tête, des troubles du sommeil et de l’agressivité, ainsi que des douleurs au niveau des articulations, de la fièvre, de la somnolence, une sécheresse de la bouche, de la toux, des sensations de vertige, des diarrhées, des nau- sées, des vomissements et éven- tuellement des douleurs abdomi- nales... Pour certains, cela peut aller jusqu’à des tics nerveux ou des pensées suicidaires. Il peut aussi provoquer une hyper stimula- tion du système cardio-vasculaire et aurait pour conséquence une augmentation de la pression ar- térielle ou une diminution des globules rouges et blancs, une augmentation des risques d’AVC ou d’infarctus... La Ritaline agit comme un coupe-faim et induit une perte de poids et un ralentis- sement de la croissance. Un grand nombre des jeunes adultes incar- cérés sont sous Ritaline...
D’AUTRES VOIES... ET L’ESPOIR
Cet enseignant attire notre atten- tion sur un laboratoire situé à Nîmes. Sous la direction de la doc- teure Mousain-Bosc, une équipe de recherche a observé que les carences en magnésium étaient très fréquentes chez les enfants dits «hyperactifs». Elle a réussi à les détecter avec des examens plus poussés que ceux que l’on fait habituellement. Dans son livre Hyperactivité, la solution magnésium. Soignez les troubles du comportement de l’enfant sans
médicaments, éditions Thierry Souccar), elle donne de nombreux exemples et aborde le fait que ces carences sont souvent génétiques et affectent plusieurs membres de la famille. Avec ce type de dia- gnostic, on peut mettre en place des traitements efficaces qui ont l’avantage d’être naturels et de ne pas avoir d’effets secondaires. «Le comportement des enfants s’amé- liore grandement», insiste notre Maître G ; il explique que ces ca- rences ont aussi un effet sur l’au- tisme, la dépression, les convul- sions, l’épilepsie, les problèmes de vieillissement et la mémoire.
Il y a toujours eu des enfants «re- muants », et on les prenait en consi- dération d’une façon relationnelle, en leur permettant de vivre leur besoin d’activité. Maintenant, la société les stigmatise, les considère comme des malades et on les traite avec des molécules chimiques. Il y a tellement d’alternatives à cette prétendue « hyper-activité » pour la vivre enfin comme une « grande vi- talité». Un long travail est à mener pour permettre aux enfants de vivre correctement leur scolarité sans être mis sous traitement médica- menteux.Desmilliersdepersonnes vivent avec une très grande vitalité sans avoir recours à des traitements, ils sont simplement très actifs dans leur vie de tous les jours et ont ap- pris à faire avec. Et sans doute sont- ils plus nombreux qu’il y a quelques décennies car les taux élevés de perturbateurs endocriniens chez la femme enceinte peuvent générer l’apparition de « l’hyperactivité » chez les jeunes garçons entre 3 et 5 ans, selon des études menées par l’Inserm.
Merci à cet enseignant. Rebelle-Santé essaie de montrer, depuis toujours, qu’il y a des alter- natives aux produits pharmaceu- tiques. Nous le soutenons dans son combat pour qu’un regard diffé- rent se pose sur les enfants pleins d’énergie vitale.
Pınar Rebelle-Santé N° 218 27
LA CHRONIQUE DE PINAR