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NUTRITHÉRAPIE
Le protocole ANRC (1) est, pour l’essentiel, basé poursuivre à plus de 85 % la prise de multivitamines
sur les travaux réalisés par le Pr James Adams à
l’Arizona State University. Le fait que sa fille soit atteinte d’autisme explique pourquoi le Pr Adams a choisi de concentrer ses recherches sur l’autisme, en particulier sur ses causes biologiques et les traitements nutritionnels et diététiques susceptibles d’optimiser les fonctions cérébrales et corporelles.
L’ÉTUDE DÉTERMINANTE DU PR ADAMS
Dans sa version la plus récente, le protocole ANRC re- tient le meilleur du protocole nutritionnel et diététique appliqué dans le cadre de l’étude clinique randomisée publiée par le Pr Adams et son équipe en 2018 (2).
Les résultats de cette étude, conduite sur plus d’une centaine de participants majoritairement âgés de moins de 13 ans, se sont révélés très encourageants. On a ainsi noté une augmentation significative du score obtenu aux tests d’intelligence non verbale dans le groupe traité, alors que ce score ne bougeait pas dans le groupe témoin. Aux tests d’évaluation de la maturité sociale (communication, socialisation, au- tonomie dans la vie quotidienne...), le groupe traité a gagné 18 mois d’âge de développement, contre 4 pour le groupe témoin. À mentionner aussi, l’amélio- ration marquée des troubles intestinaux et du statut nutritionnel chez les participants traités.
DÉROULEMENT DU PROTOCOLE DE L’ÉTUDE
La nutri-stratégie d’un an mise en œuvre dans le cadre de l’étude de 2018 s’établissait comme suit :
 Jour 0 : début de la cure de multivitamines
 À partir du jour 30 : ajout d’oméga-3 EPA/DHA  À partir du jour 60 : ajout de bains au sel d’Epsom  À partir du jour 90 : ajout de L-Carnitine
 À partir du jour 180 : ajout d’enzymes digestives
 Du jour 210 au jour 365 : adoption d’une alimen- tation santé sans gluten, ni caséine, ni soja, ni additifs (colorants, conservateurs...).
RETOURS FAVORABLES DES FAMILLES
Au terme de l’étude, les familles ont considéré que les cures les plus profitables avaient été celles de multivitamines et d’oméga-3 EPA/DHA. Compte tenu des bienfaits tangibles apportés par le protocole du Pr Adams, les familles se sont montrées déterminées à
et d’oméga-3, à 70 % les bains au sel d’Epsom, à 63 % le régime alimentaire préconisé, et à 44 % la prise de carnitine et d’enzymes digestives.
DES EFFETS PARFOIS IMPRESSIONNANTS
Le protocole a produit des résultats particulièrement remarquables chez certains participants.
 Premier exemple avec cette fillette de 9 ans at- teinte d’une forme sévère de TSA. Son entourage avait constaté qu’elle souffrait d’un manque de force patent qui l’empêchait notamment de monter les escaliers ou de parcourir plus de quelques centaines de mètres à pied. Elle commença à récupérer une certaine force après 4 mois de traitement, et son niveau d’énergie ne fit qu’augmenter au cours des mois suivants. Doréna- vant, plus aucun problème pour monter et descendre de la fourgonnette familiale, pour monter et des- cendre les escaliers ou pour parcourir une distance beaucoup plus longue à pied (plus de 3 km !).
L’amélioration de son état a coïncidé avec la prise de carnitine à dose élevée à partir du quatrième mois. Une corrélation validée par des examens poussés ayant fait apparaître des niveaux de carnitine inférieurs de 32 % à la normale avant supplémentation, et supé- rieurs de 18 % à la normale après supplémentation.
Une déficience en carnitine se traduit par une fai- blesse musculaire et un manque d’endurance, d’où une grande fatigabilité à l’effort. Même des cente- naires peuvent tirer parti d’une supplémentation en carnitine, comme l’a prouvé cette étude randomisée au terme de laquelle les chercheurs ont observé une diminution de la sévérité de la fatigue physique et mentale, ainsi qu’une amélioration des fonctions cognitives au sein du groupe carnitine (3).
 Autre cas plus spectaculaire, celui de ce garçon de 7 ans souffrant d’un sévère syndrome de Pica, qui se caractérise par un comportement alimentaire aber- rant, à savoir l’ingestion compulsive d’éléments non comestibles : bois, terre, papier, cailloux... Illustra- tion concrète de ce qu’est le Pica avec le témoignage d’une maman publié sur le site Pro Aid Autisme :
« Notre fils, Thomas, 6 ans, atteint de TSA avec Pica associé, ne peut pas s’empêcher de grignoter les meubles de la maison, le papier toilette ou du carton. Ce comportement est exacerbé quand il s’ennuie, mais il peut apparaître à n’importe quel moment. La mise en place de traitements comme la Ritaline ou le Risperdal l’apaise un peu, mais cela ne suffit pas, et je sens les médecins aussi démunis que nous. Une
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