Page 11 - Rebelle-Santé n° 207 - Extrait "Spécial nutrition"
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NUTRITHÉRAPIE
L’extrait de pépins de pamplemousse conserve une bonne image auprès du grand public en dépit des controverses qui se sont développées au cours des années 2000 autour de la naturalité et de l’efficacité même du produit. La vérité consiste à dire que ces controverses restent d’actualité et que vous avez donc tout intérêt à lire cet article attentivement afin de ne pas risquer de vous fourvoyer lors de votre prochain achat.
L’extrait de pépins de pamplemousse (EPP) est Sauf que cette vision artisanale des choses s’oppose
un anti-infectieux à large spectre d'action dont
on doit la découverte à l’immunologiste Jacob Harich. Des études réalisées en laboratoire ont montré que de très nombreux agents pathogènes sont sensibles à cet antimicrobien naturel. D’où sa grande utilité en cas d’infections diverses, notamment celles touchant la sphère O.R.L. ou urinaire. Idem en cas de problèmes dermatologiques (ampoules, cors, durillons, panaris, herpès labial) ou bucco-dentaires (aphtes, gingivite, extraction dentaire). L’EPP s’avère également précieux lors de voyages sous les tropiques avec conditions d'hygiène précaire, car ses propriétés désinfectantes en font un produit idéal pour purifier l'eau potable.
Voilà le genre de choses que l’on peut lire un peu partout, et que tout le monde répète à l’envi... puisque c’est écrit un peu partout !
Cette présentation flatteuse du produit demanderait pourtant à être nuancée, surtout quand certaines voix discordantes affirment que l’EPP « naturel » serait en réalité bien moins efficace que l'EPP « trafiqué ». Nous voilà plongés de plain-pied au cœur de la controverse apparue à l’orée du siècle et qui tourne, pour l’essentiel, autour de la question de la naturalité et de l’efficacité du produit – ces deux notions étant en fait liées l’une à l’autre.
PROBLÈME N° 1 : LA NATURALITÉ DU PRODUIT
On pourrait croire que la fabrication d’un extrait de pépins de pamplemousse n’a rien de compliqué : on fait sécher des pépins, on les réduit en poudre, on dissout le tout dans un solvant (eau, glycérine), on laisse macérer et, enfin, on filtre plusieurs fois si nécessaire pour éliminer tous les résidus. Au final, on obtient un extrait hydroglycériné 100 % naturel.
aux dures réalités du marché.
Les principaux fabricants d’EPP sont américains ou chinois. Ils ont développé des procédés industriels de fabrication que l’on aimerait bien connaître – car « industriel » et « naturel » ne font pas bon ménage en général ! La société américaine Bio/Chem Research, pionnière sur le marché de l’EPP, fait preuve d’une totale transparence sur ce plan-là, et on sait donc comment elle réalise son produit : le Citricidal®.
Autant vous le dire de suite : le liquide visqueux que Bio/Chem Research fournit aux marchands d’EPP n’a plus rien de naturel !
Rien que des bonnes choses...
Le processus de fabrication du Citricidal est com- plexe et nécessite notamment l’ajout de chlorure d’ammonium et d’acide chlorhydrique, ainsi qu’un traitement final par rayonnement ultraviolet.
Au terme du processus, le produit est composé à 60 % de « diphénol hydroxybenzène » et à 40 % de glycérine. Bref, une mixture très éloignée des ingré- dients de départ ayant servi à son élaboration (pépins et pulpe de pamplemousses certifiés bio !).
La société américaine ne nie pas l’évidence, à ceci près qu’elle présente le Citricidal comme un com- posé quaternaire naturellement synthétisé à par- tir des pépins et de la pulpe de pamplemousse. Le « composé quaternaire » en question est le diphénol hydroxybenzène.
L’autre nom du diphénol, c’est le... bisphénol ! Le spectre du tristement célèbre bisphénol A, désormais interdit d’utilisation dans tous les contenants alimen- taires, ne manque pas de surgir aussitôt dans nos esprits !
Rebelle-Santé N° 207 29