Page 12 - Rebelle-Santé n° 207 - Extrait "Spécial nutrition"
P. 12

NUTRITHÉRAPIE
Quant à l’hydroxybenzène, ce n’est autre qu’un dérivé du benzène que l’industrie emploie comme désinfectant et antiseptique.
On a vraiment beaucoup de mal à croire que le pro- cessus de fabrication soit responsable à lui seul d’une telle concentration de diphénol hydroxybenzène dans le produit final (60 %). Un ajout intentionnel peut être légitimement suspecté, pour dire les choses poliment.
Des chlorures qui n'ont rien de naturel
Le diphénol hydroxybenzène est chimiquement proche du chlorure de benzéthonium, un composé d’ammonium quaternaire utilisé comme conserva- teur antimicrobien. Son emploi est autorisé à hauteur de 0,1 % dans les produits cosmétiques.
Des analyses indépendantes ont révélé la présence de chlorure de benzéthonium dans de nombreux produits à base d’EPP écoulés sur le marché en tant que complément alimentaire. Par le passé, il n’était pas rare de détecter également la présence de chlo- rure de benzalkonium, un autre composé de la même classe, notamment utilisé comme détergent en milieu hospitalier et dans l’industrie alimentaire, mais aussi comme spermicide !
Or, ces composés d’ammonium quaternaire n’existent pas naturellement dans les pépins de pamplemousse ou dans un extrait « naturel » de pépins de pample- mousse (1).
À ce stade de la démonstration, certains d’entre vous s’interrogent sans doute sur l’intérêt de frelater l’EPP avec de telles substances. En dehors de permettre une conservation plus longue du produit, l’explica- tion semble évidente :
l’ajout de ces composés chimiques booste l’activité antimicrobienne de l’EPP.
PROBLÈME N° 2 : L’EFFICACITÉ DU PRODUIT
Du coup, cela jette un gros doute sur la validité des résultats des études de laboratoire attestant du pou- voir puissamment anti-infectieux de l’EPP. Un doute renforcé quand on consulte la littérature scientifique.
La plupart du temps, les produits utilisés pour ces ex- périences n’avaient rien de naturel : soit il s’agissait du fameux Citricidal, soit d’autres produits « conta- minés » par du chlorure de benzéthonium. Du coup, Bio/Chem Research a eu beau jeu de se référer aux études vantant les mérites du Citricidal qui, à l’usage, s’est révélé 10 à 100 fois plus efficace que les
molécules de synthèse de référence pour combattre quantité de bactéries et champignons ! Un peu louche, tout de même...
Et quand des chercheurs intrigués par ces résultats renversants ont décidé de tester des échantillons d’EPP « fait-maison », ils ne sont pas parvenus à dé- tecter une activité antimicrobienne digne de ce nom. Comme quoi l’efficacité attribuée à l’EPP tiendrait en fait à son « adultération », autrement dit à l’ajout de substances de synthèse potentiellement nocives pour la santé (2).
En 2012, l’American Botanical Council (ABC), une organisation à but non lucratif dédiée à l’éducation du public, des médias et des professionnels de san- té, sur les plantes médicinales et autres ingrédients santé, s’est prononcé sur l’extrait de pépins de pam- plemousse via un article publié dans la revue Herbal- Gram. Le jugement, basé sur une revue exhaustive des publications scientifiques, est sans appel :
• l’effet antimicrobien de l’EPP non adultéré n’est pas avéré ;
• il est habituel de retrouver au moins un antimicro- bien de synthèse dans les produits testés ;
• l’argument avancé selon lequel les substances adultérantes seraient naturellement générées par le procédé d’extraction ne repose sur aucune base.
EN PRATIQUE
L'HEURE DU CHOIX A SONNÉ !
Face à cette situation qui ne peut que décontenancer les partisans des remèdes naturels, deux options se présentent :
soit délaisser l’EPP et se tourner vers des anti- infectieux dont la « naturalité » est à priori garan- tie (je pense en particulier aux huiles essentielles) ;
soit continuer à utiliser l’EPP en veillant à sélec- tionner un extrait non adultéré dont on évaluera l’ef- ficacité au fil du temps.
À la lumière de ce qui précède, voici un certain nombre de critères de sélection à retenir au moment de choisir un EPP :
Évitez à priori les produits dont la matière pre- mière est importée de Chine ou des États-Unis.
Faitesplutôtconfianceauxsociétésquifabriquent
30	Rebelle-Santé N° 207


































































































   10   11   12   13   14