Page 6 - Rebelle-Santé n° 198 - Extrait " Microbiote intestinal"
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nutrithérapie
Didier Le Bail
MICROBIOTE
intestinal
Des probiotiques pour réparer les ravages des antibiotiques
Trop de médecins n’ont pas encore le réflexe de prescrire des probiotiques en même temps que des antibiotiques. Regrettable habitude quand on sait que plusieurs mois peuvent être nécessaires au microbiote intestinal pour se remettre totalement d’un traitement antibiotique. Si votre médecin n’a pas encore acquis le réflexe probiotiques, n’hésitez donc pas à lui faire lire cet article !
Depuis des temps immémoriaux, nous entrete- nons une relation de type symbiotique avec les bactéries que notre intestin héberge et
qui forment le microbiote intestinal, autrefois appe- lé « flore intestinale ». En échange de la nourriture que nous leur apportons au quotidien, ces bactéries nous servent de différentes manières, notamment en facilitant l’absorption des nutriments, en produisant certaines vitamines, en participant à la maturation et au bon fonctionnement du système immunitaire ou encore en s’opposant à la colonisation de l’intestin par des micro-organismes pathogènes. Plus étonnant, il est désormais prouvé que la composition du micro- biote joue sur la capacité de l’organisme à résister à la toxicité de l’alcool !
Un microbiote soUs inflUence
La composition tant qualitative que quantitative du mi- crobiote intestinal dépend d’un grand nombre de fac- teurs, dont le mode d’accouchement (voie basse, cé- sarienne), le mode d’alimentation après la naissance (lait maternel, lait maternisé), le mode de vie général (vie sédentaire, vie nomade), le niveau d’hygiène, le niveau de stress, l’âge et l’utilisation d’antibiotiques.
Des agresseUrs majeUrs DU microbiote intestinal
L’impact des antibiotiques sur le microbiote se révèle désastreux :
perte de diversité microbienne conduisant à une diminution de la résistance aux micro-organismes patho- gènes, d’où une plus grande vulnérabilité aux infections ;
retour très progressif à l’état initial du microbiote (compter plusieurs semaines à plusieurs mois) ;
dérégulation de l’immunité pouvant induire des phénomènes allergiques ou auto-immuns ;
constitution de réservoirs de gènes de résistance aux antibiotiques (il suffit d’une courte antibiothérapie pour favoriser l’hébergement de gènes de résistance jusqu’à 2 ans après le traitement !).
Page suivante, un tableau résumant les conséquences pathologiques de la perturbation du microbiote intesti- nal par les antibiotiques.
Rebelle-Santé N° 198	21


































































































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