Page 8 - Rebelle-Santé n° 198 - Extrait " Microbiote intestinal"
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nutrithérapie
Bifidobacterium
l’incidence d’une prise prolongée de Lactobacillus rhamnosus GG sur la composition du microbiote in- testinal et l’usage d’antibiotiques durant la période de supplémentation (7 mois) et la période de suivi (3 ans).
voiCi les Deux résultats les plus notables De Cette étuDe :
 Une prise prolongée de L. rhamnosus GG modifie la composition du microbiote intestinal. On observe notamment une plus grande abondance de Prevotella, Lactococcus et Ruminococcus, et une moindre abondance d’Escherichia (de nombreuses souches d’Escherichia sont potentiellement pathogènes et produisent des toxines redoutables : les lipopolysac- charides ou LPS) ;
 Une prise prolongée de L. rhamnosus GG se solde par une diminution de l’emploi d’antibiotiques, plus particulièrement durant la période de suivi (3 ans). On observe notamment une baisse significative du nombre de traitements par macrolides et sulfamethoxazole- trimethoprime. Bref, grâce à L. rhamnosus GG, les enfants bénéficient d’une meilleure protection à long terme contre un certain nombre d’infections (2).
Ces résultats vont à l’encontre de ce que l’on entend habituellement à propos des probiotiques, à savoir qu’ils n’agissent qu’en surface et que leurs effets s’es- tompent rapidement dès que l’on cesse d’en prendre. Si l’on s’est manifestement trompé sur leur compte, c’est à cause d’un défaut rédhibitoire de la plupart des études d’intervention, celui d’administrer les probiotiques sur de trop courtes durées. Donc, pour qu’une probio- thérapie fonctionne, il faut non seulement utiliser les souches bactériennes les plus adéquates, mais aussi prendre le produit pendant suffisamment longtemps – et à dose suffisante, bien entendu.
Candida albicans
Escherichia coli
Concernant la durée de supplémentation requise, on peut se baser sur le fait que la restauration du micro- biote après une antibiothérapie demande un certain temps, par exemple de l’ordre de un à deux mois ou plus suite à un traitement par amoxicilline. C’est d’ail- leurs pourquoi une diarrhée associée à la prise d’anti- biotiques reste susceptible de se développer dans les 3 mois suivant l’exposition à ce type de médicament. Bref, on a tout intérêt à envisager une supplémenta- tion post-antibio d’une durée de 1 à 2 mois (3), voire de 3 mois, si l’on est sujet à des troubles fonctionnels intestinaux réguliers.
Rebelle-Santé N° 198	23


































































































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