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INTERVIEW
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« Du 10 au 15 octobre, Lomé est devenue
la capitale de l’Afrique »
ROBERT DUSSEY, le ministre togolais des Affaires étrangères, se satisfait du sommet de l’Union africaine organisé à Lomé en octobre 2016. Une charte sur la sécurité maritime y a été signée. Elle doit permettre de mieux lutter contre la piraterie, le trafic de drogue et la pêche illégale.
Pourquoi Lomé a été choisie pour accueillir le sommet de l’Union africaine sur la sécurité maritime et le développement en Afrique ?
Le Togo a été désigné pour recevoir ce sommet car le président de la République, Faure Gnassingbé, a lui-même soulevé la question de la sécurité maritime
et du développement auprès de l’Union africaine. De plus, le gouvernement togolais a investi beaucoup de moyens financiers et humains pour renforcer les capacités de ses forces navales et sécuriser ses eaux territoriales. Par ce biais, il a contribué à la sécurité de ses voisins.
Comment le sommet s’est-il déroulé ?
Grâce aux actions diplomatiques du président, le sommet de Lomé a été un succès sur tous les plans. Le Togo
a pu rassembler tous les États membres de l’Union africaine. Plus d’une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement étaient présents, ainsi que 3 000 délégués. Du 10
au 15 octobre 2016, Lomé est devenue la capitale de l’Afrique. D’éminentes personnalités ont participé aux tables rondes. On a pu compter parmi les participants Carlos Lopes, le secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique de l’ONU ; Lionel Zinsou, l’ancien Premier ministre du
Bénin ; Jean-Yves
Le Drian, le ministre français de la Défense, et d’autres experts africains et internationaux.
Quelles décisions importantes ont été prises ?
Une Charte africaine
sur la sécurité et la
sûreté maritime et le développement en Afrique a été adoptée. C’est la première du genre ! Au soir du 15 octobre, plus de trente pays ont signé la « Charte de Lomé ». C’est un instrument contraignant indispensable pour la coordination des actions entre les pays africains dans la lutte contre la piraterie, le trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains, ainsi
que la pêche illégale sur les côtes du continent. La Charte de Lomé vient compléter la Stratégie africaine intégrée pour les mers et pour les océans à l’horizon 2050, adoptée en 2014. Elle engage la responsabilité des États dans une
lutte qui ne peut être l’affaire d’un seul pays. La coopération régionale, le partage de l’information, la création de forces marines spéciales avec nos partenaires ou encore le renforcement de nos arsenaux judiciaires concourent à la réussite de ce défi. Un comité de quinze pays représentant chacune
de nos communautés économiques régionales assurera le suivi technique. n
VINCENT FOURNIER/JA


































































































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