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WoèLab, le laboratoire de start-up togolaises
Dans un quartier populaire de Lomé, l’espace de création WoèLab accueille des férus d’informatique pour concevoir les technologies de demain. Depuis 2012, onze start-up y ont été développées.
Sénamé Koffi Agbodjinou est le créateur d’un fablab, à Lomé. Le terme de fablab
– contraction de l’expression anglaise
« fabrication laboratory » – désigne un
« laboratoire de fabrication », c’est-à-dire un espace de création participatif.
Le fablab créé par Sénamé Koffi Agbodjinou a été baptisé Woèlab, association des
mots « woè » (« fais-le » en langue éwé)
et « laboratoire ». WoèLab permet aux hackers togolais en herbe - terme qui désigne à l’origine des personnes curieuses du fonctionnement d’un système dont ils détournent l’usage ou l’améliorent – de réaliser leurs projets en accédant à des outils gratuitement.
« Les citoyens sont invités à s’approprier le lieu et à y travailler », explique Sénamé Koffi Agbodjinou, par ailleurs chercheur indépendant en architecture et en anthropologie. « Pendant les six premiers
mois de l’année, nous organisons des événements ouverts qui rassemblent chaque fois une cinquantaine de personnes. Les six autres mois, on essaie de transformer en business les meilleures idées qui ont émergé pendant ces rencontres. »
Une imprimante 3D avec des
déchets informatiques
C’est ce qui s’est passé avec la première invention qui a fait connaître le Woèlab, la W.Afate, une imprimante 3D construite à partir de déchets informatiques. Elle a été élue meilleure invention des dix dernières années au Global Fab Awards 2014, à Barcelone,
en Espagne. Aujourd’hui, son inventeur,
Afate Nikou, a créé une start-up qui produit des boîtiers pour GPS. Depuis 2012, onze start-up ont ainsi été incubées au Woèlab. Les dernières se concentrent sur l’amélioration des conditions de vie des habitants du quartier populaire de Klikame, au nord-ouest de Lomé, où le fablab est installé. « Urbanatic » identifie, par exemple, les espaces disponibles ou délaissés dans un rayon de 1 kilomètre pour les transformer en potagers. Grâce au projet « Jerry Clan Togo », des élèves de dix écoles de Lomé reçoivent des formations en informatique et au montage d’ordinateurs à partir de matériaux recyclés.
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