Page 24 - Revue de Presse FAT
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     PAYS :  France
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                                    PERIODICITE :  Quotidien
        15 juin 2017 - Edition Fil Gen
        Coup d'envoi du FAT, le premier tour de France des
        fermes agroécologiques
         Chavagne, 15 juin 2017 (AFP) -
         Avec un demi hectare de terres, "plus petite ferme de Bretagne et plus grosse de l'agglomération rennaise" où il
         cultive une quantité faramineuse de fruits, légumes, céréales et plantes sauvages, Mikaël Hardy promeut la
         permaculture. Il coordonnera l'étape rennaise du Tour de France des Fermes d'avenir (FAT) qui démarre jeudi à
         Metz.
         A 37 ans, ce naturaliste de formation, qui énumère savamment les propriétés de chaque végétal, ambitionne avec
         "Perma G'Rennes" de "créer une activité économiquement viable tout en produisant de la biodiversité et du lien
         social avec les urbains".
         "On a rendu l'agriculture compliquée avec le système productiviste, il faut du gros matériel, beaucoup
         d'investissements, et c'est la course au rendement, explique-t-il à l'AFP. Avec ce Tour de France, on veut montrer
         au public qu'on peut s'installer facilement sur des micro-fermes intensives, dont le rendement est supérieur aux
         fermes conventionnelles. C'est une agriculture simple, même si on ne vient pas du métier, et qui ne nécessite pas
         d'endettement excessif."
         Pendant trois mois, à raison de 30 étapes, le Tour de France des Fermes d'avenir "dédié à l'agroécologie"
         proposera aux citoyens de sillonner la France pour "découvrir les initiatives locales qui préfigurent le monde rural
         de demain". Ce festival itinérant vise à promouvoir une alternative au modèle agroindustriel.
         Au programme: des visites de fermes ainsi que des débats et concerts organisés dans des villages éphémères, qui
         assureront aussi restauration et camping.
         L'initiative revient à l'association tourangelle Fermes d'avenir, créée en 2013, dont le projet fondateur est une
         ferme maraîchère expérimentale d'1,4 ha.
         "Notre modèle agricole ne fonctionne pas, il détruit les sols, la biodiversité, l'emploi. L'agroécologie n'est pas une
         solution, c'est la seule", revendique le porteur du projet, Maxime de Rostolan, adepte de biomimétisme.
         - 'Faire de l'agriculture autrement' -
         Si beaucoup des fermes-étapes sont labellisées bio, ce n'est pas le cas de toutes. Maxime de Rostolan va encore
         plus loin, et plaide pour des fermes "bio plus plus", qui "prennent en compte la biodiversité et permettent aux
         agriculteurs de prendre trois semaines de vacances par an".
         En ligne de mire, des fermes "à taille humaine", pourquoi pas inspirées de la permaculture, terme qu'il définit
         comme "une méthode de conception d'écosystèmes humains équilibrés". "Si on veut un écosystème équilibré, on
         ne peut pas manger du poison, polluer l'eau ou détruire l'emploi", défend-il.
         A Chavagne (Ille-et-Vilaine), une ferme bio, Les Petits Chapelais, participera aussi au FAT. Depuis 1998, son
         exploitant Gilles Simonneaux travaille, sur 110 ha, à "faire de l'agriculture autrement". Même s'il ne se revendique
         pas de la permaculture, dont le modèle économique doit, selon lui, "encore faire ses preuves", il juge le modèle
         agro-industriel "dangereux" et se reconnaît dans l'idée de "favoriser la vie du sol et de produire plus sur de petites
         surfaces".
         Sa ferme, essentiellement laitière, vend ses récoltes sur place en magasin. Elle est divisée en ateliers -pain, lait,
         légumes, cochons- tandis qu'une fromagerie et un atelier de boucherie sont en projet. "Plus notre modèle est
         diversifié, plus il est stable et il a de sens", argumente l'agriculteur, qui envisage de réduire son troupeau laitier et
         de transformer lui-même son lait. "On n'est pas dans la course à l'agrandissement. On tend plutôt vers
         l'autonomie", assure-t-il.
         Son associée, Sylvie Thiel, s'est reconvertie en 2013 dans le maraîchage. Avec soixante variétés de légumes bio
         produits à l'année sur 1,3 ha, elle dégage environ un Smic mensuel. A terme, elle envisage de produire ses graines
         et de revenir à la traction animale.
         Grâce au FAT, les agriculteurs espèrent aussi susciter des vocations en donnant à voir une agriculture "qui fait du
         bien et qui fonctionne bien".
        TX-PAR-HFL63
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