Page 51 - En chemin
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13 Août
Nájera
Du gris clair au gris sombre de nos ombres.
Une journée presque ordinaire sur le chemin de Compostelle, quand
l'extérieur éclaire l'intérieur.
Je lis tellement d’articles où on parle de nos ombres, mais elles ne sont
jamais accompagnées d'exemples qui permettent de savoir ce qu’elles
sont exactement, un peu comme si on avait peur de les voir vraiment.
Voici une explication en image :
6 heures du matin, c'est drôle comme tout le monde se lève en même
temps et de bonne humeur. Le reste de l'année ce n’est pas vraiment le
cas.
Pourquoi ?
Peut-être parce qu’il a des chances que l'on sache que l’on se prostitue
pour de l'argent au lieu de faire ce que l'on aime.
Le petit déjeuner est sur la table, l'aubergiste est encore couché.
Je ne prends pas de petit déjeuner, payer 3€ pour un café non merci.
Mais je dois dire que c'est tentant d'aller prendre un peu de café dans la
cafetière.
L'aubergiste arrive, il me regarde d'un air suspicieux…
Non mais, pour qui il me prend? (Je commence à voir le sombre).
7 heures du matin, entre chien et loup, la marche commence. Sortir de la
ville, chercher les marques jaunes et bleues qui t’indiquent le bon
chemin. (J'aimerais faire comme je veux mais il vaut mieux suivre le
Guru pour arriver plus vite à bon port).
8h30 première pose, premier café, premier chassé-croisé entre ceux que
l’on a dépassés et qui ne s'arrêtent pas là, ceux que l’on va recroiser
quand ils feront leur pose.
Putain comment elles m'énervent ces 3 petites pétasses que je croise au
moins 10 fois par jour.
Je n’arrive pas à savoir, rester derrière ou marcher suffisamment vite
pour rester devant.
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