Page 52 - En chemin
P. 52

Chaque fois je sens leurs regards sur moi  « comme si j'étais un putain

               de pervers ». Alors quoi !!!? Tu veux quoi!!? Tu me prends pour qui !!!?
               C'est vrai, de derrière, j'ai pensé un bon moment à me demander
               comment fabriquer la nana idéale. Si je prends la tête de celle-là, sur le
               cul de celle-ci et les jambes de la dernière je pourrais obtenir une nana
               sympa.
               Mais bon ça n'excuse pas le comportement antipathique qu'elles ont
               envers moi. (Tu le vois le gris clair?)

               12h30 enfin j'arrive en ville, la recherche d'une auberge pour passer la
               nuit commence.
               Je passe la porte et merde encore lui. Ce lourdaud d'espagnol qui parle
               fort tout le temps, qui passe son temps à faire des tentatives de dragues
               foireuses à longueur de journée. (Tu penses que tu n'as rien à voir avec
               lui ?)
               Tentative infructueuse de jour en jour pour obtenir un petit quelque
               chose de quelqu'un. Ne serait-ce qu'un sourire, une conversation
               intéressante, un câlin ou même une rencontre qui te fasse oublier l'heure
               qu'il est. (Ah voilà, là tu te reconnais un peu).

               Sur un banc un mec, l'air sympa, propose des boissons et des fruits, aux
               pèlerins qui passent. Tu donnes ce que tu veux !!
               Trop sympa ce mec. Une belle conversation en langue française,
               anglaise (pour ceux qui connaissent mon niveau d’anglais ça va les faire
               rire), espagnole et portugaise.
               Dix minutes de bonheur. Il est extra ce mec. Moi j'adore. (Ah enfin un
               retour positif).

               Je me dis que je ferais bien des massages aux personnes que je croise
               sur le chemin, pour me faire un peu d'argent, histoire de ne pas être
               juste-juste tout le temps. Et puis, ça permet de rentrer en contact de
               façon positive avec les autres.
               (Tu vois là tu n'oses pas, par peur du « quand dira-t-on »).
               Finalement j'ai peur de quoi?
               D'être moi?
               De me regarder?
               “Et toi tu les vois là tes ombres?”

               J'ai pris un véritable plaisir subversif à écrire ce texte.
               Il va sûrement rebuter les spirituels consensuels toujours prêts à vouloir
               s'aveugler avec la lumière du soleil pour ne pas regarder l'ombre portée

               de leur vanité.



               52
   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57