Page 14 - FEUILLE DE CHOU JUILLET
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Notons que celle de 1994 rabota profondément les berges juste
en aval de la passerelle, à tel point qu’un long mur de quelques
80 mètres, couronné de grosses pierres de tailles reliées entre
elles par de puissants crochets de fer, fut dégagé du limon qui
l’encerclait. Heurté par les troncs d’arbres charriés par le Lot,
le talus et sa végétation furent arrachés. De nombreux et grands
peupliers qui poussaient sur la rive droite, face au quai, furent
emportés. Ces arbres tombèrent sur la ligne haute tension qui
traversait alors la rivière à ce niveau, le transformateur se
trouvant tout près des toilettes actuelles. Un véritable spectacle
apocalyptique se présenta au-dessus de la pile avec éclairs et
flammes qui zébraient le ciel. Il fallut qu’EDF installe un
groupe électrogène sur la place afin d’assurer le courant dans
les maisons. Depuis lors, EDF a déplacé ce transformateur, car
trop de risques avec les crues.
Il convient de préciser que les inondations de 1875 et 2003 sont
considérées comme crues « Centennales ». Cela ne signifie pas
qu’elles se reproduisent environ tous les siècles, mais qu’elles
représentent un risque sur cent de se produire chaque année.
Enfin, l’importance d’une crue s’évalue par la hauteur des plus
hautes eaux et leur débit. Le zéro des échelles des crues est
calculé par rapport à l’étiage de la rivière, c’est-à-dire les plus
basses eaux au plus faible débit.
Il serait peut-être opportun de créer une « échelle esthétique »
non loin du moulin, sur le ruisseau, près du Lot, sur le quai ou
bien en d’autres lieux, afin de matérialiser visuellement ces
hauteurs d’eau impressionnantes. Nos visiteurs sont souvent
intrigués par ces sursauts sporadiques et pourtant naturels. Ils
serait donc normal de les informer correctement. Après tout,
d’où vient notre village, sinon de la rivière !
Texte et photos L.M.