Page 14 - FEUILLE DE CHOU JUILLET
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Mais  en  1705,  les  flots  en  furie  détruisirent  le  vieux  pont  de
        Pomayrols  et  la  rivière  se  révéla  particulièrement  meurtrière  car
        quatre enfants de 10 à 12 ans, deux hommes et une femme perdirent
        la vie.D’ailleurs, cette année-là fut ponctuée de quatre inondations
        importantes dont la première eut lieu le 19 août. La seconde, le 18
        octobre, la troisième le 3 novembre et la dernière le 15 novembre où
        deux hommes furent retrouvés noyés à Espalion.
        Celle  du  3  novembre,  qui  eut  lieu  entre  deux  et  trois  heures  du
        matin, se révéla la plus forte. Elle s’éleva jusqu’en haut des arches
        du pont de St Geniez. Les chroniques de l’époque signalent que par
        instant  l’ouvrage  oscillait  et  que  des  troncs  d’arbres  venaient  se
        briser avec fracas sur les piles. On eût peur qu’il s’écoule sous une
        telle pression. D’autres crues eurent lieu dans la seconde moitié du
        XVIIIème  siècle,  occasionnant  toujours  des  dégâts  matériels
        importants et des pertes de vie humaines : 1766, 1781, 1782, 1783…
        Au XIXème siècle, nous pouvons relever les années 1858 et 1866
        qui emporta le pont de St Côme. Puis celles de 1868 et surtout 1875
        qui détruisit une partie du cimetière du village, lequel se trouvait à
        l’emplacement de la place de l’Eglise. Cette année-là, l’eau arrivait
        à  l’embranchement  de  la  rue  de  la  Traverse  et  de  la  rue  de  la
        Raynaldie qui va jusqu’à la scierie. Pour donner une idée, il y avait
        environ deux mètres d’eau devant le château !
        Les siècles  suivant  ne  furent  pas  épargnés.  Débordements  très

        importants  en  1920.  Puis,  1947,  1973,  1994,  2003  qui  restent
        présents dans les mémoires de ceux qui en ont souffert.
        Notons que celle de 1994 rabota profondément les berges juste en
        aval  de  la  passerelle,  à  tel  point  qu’un  long  mur  de  quelques  80
        mètres, couronné de grosses pierres de tailles reliées entre elles par
        de  puissants  crochets  de fer, fut  dégagé du  limon  qui l’encerclait.
        Heurté  par  les  troncs  d’arbres  charriés  par  le  Lot,  le  talus  et  sa
        végétation  furent  arrachés.  De  nombreux  et  grands  peupliers  qui
        poussaient  sur  la  rive  droite,  face  au  quai,  furent  emportés.  Ces
        arbres  tombèrent  sur  la  ligne  haute  tension  qui  traversait  alors  la
        rivière  à  ce  niveau,  le  transformateur  se  trouvant  tout  près  des
        toilettes actuelles.
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