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Des livres par milliers étaient empilés au hasard, envahissant presque toutes les pièces. Le
beau mobilier, si joliment mis en valeur dans l'appartement du Bouchet, était entièrement et
négligemment recouvert d'objets hétéroclites à souhait. Très rapidement, les bibelots, les
meubles encore visibles et les étagères furent recouverts d'un tapis de poussière, accumulée
comme pour les protéger. Ces deux pièces, au demeurant magnifiques, restèrent pratiquement
inaccessibles au commun des mortels, figées dans le temps, jusqu'à la mort de leur légendaire
propriétaire.
Pratiquement jusqu’à sa fin, Grisélidis ne désespéra pas de venir à bout de ce serpent de mer.
En automne 2002, déjà atteinte du cancer, elle écrivait à Jean-Luc Hennig : « Oui, je prends
des résolutions : se lever tôt, interdiction de faire la sieste, et travailler : courrier en retard,
mise au point de la documentation, et bientôt les travaux d’ « Hercule », monter des
bibliothèques, et tout ranger, répertorier, afin que si je claque, mes pauvres enfants (adultes)
n’aient pas à patauger dans un épouvantable magma où règnent la confusion,
l’amoncellement, l’entassement compressé à l’extrême de tout ce que j’ai accumulé en vingt-
43
sept ans de Révolution !! »

43 REAL G ; Les Sphinx, Verticales/Phase deux, Paris 2006 p. 43.
En juin 2004, elle parlait encore de ranger ses archives, Ibidem p. 175.
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