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CONTRAT DE PROJET 2016/2019
                              CENTRE SOCIAL ET CULTUREL DU PAYS MANSLOIS

               possèdent qu’un seul véhicule, voire aucun pour les plus isolés géographiquement et/ou socialement
               (notamment les personnes âgées et les personnes en situation de précarité).

               Difficultés liées  à  la précarité  : faiblesse  des  revenus,  isolement et souffrance sociale.  Les acteurs
               notent une augmentation de la précarité sur le territoire, marquée notamment par la faiblesse des
               revenus. Mais la précarité ne se limite pas à l’aspect financier et renvoie également à l’instabilité et la
               fragilité  des  situations  professionnelles,  familiales  et  sociales  (emplois  précaires,  familles
               monoparentales, isolement…). Ce constat semble alors concerner une large partie de la population :
               des actifs précaires, des jeunes en difficulté d’insertion professionnelle, des familles de plus en plus
               déstructurées, des personnes âgées isolées… Ces conditions réunies rendent l’accès aux soins et aux
               droits difficiles et ont des conséquences directes sur la santé.
               L’accès aux soins et aux droits
               Les difficultés d’accès aux soins et aux droits peuvent relever de 3 domaines:

               Les  freins  géographiques:  La  saturation  des  praticiens  due  au  manque  de  spécialistes  entraîne  des
               délais d’attente relativement longs (3 mois pour un rendez‐vous chez l’Ophtalmologue). L’accès à la
               contraception  et  au  suivi  psychologique  est  particulièrement  limité :  un  seul  gynécologue  et
               psychologue pour l’ensemble du territoire, absence de centre de planification et de pédopsychiatre. Le
               CMPP  (Centre  Médico  Psycho  Pédagogique),  le  Centre  d’Accueil  Thérapeutique  à  Temps  Partiel
               (CATTP) et l’hôpital de jour de Ruffec assurent la prise en charge des enfants, et ce jusqu’en primaire.
               Mais ces dispositifs concernent les cas relevant de la psychiatrie (pathologies  lourdes) et non d’un
               suivi psychologique, généralement suffisant pour les problèmes rencontrés. Il est souvent nécessaire
               de  se  déplacer  sur  Angoulême,  ce  qui  constitue  un  frein  important  pour  les  personnes  à  mobilité
               réduite. Les perspectives d’avenir inquiètent les acteurs car de nombreux départs à la retraite sont à
               prévoir et le territoire a du mal à attirer des professionnels de la santé. Les restructurations en cours à
               l’hôpital de Ruffec, notamment concernant la chirurgie, renforcent l’inquiétude des acteurs rencontrés.

               Les freins financiers: concernent surtout les personnes ne bénéficiant pas de la CMU (effets de seuil
               pour  les  revenus  intermédiaires)  pour  qui  l’accès  à  une  mutuelle  privée  n’est  pas  une  priorité.  La
               méconnaissance des aides à la complémentaire est mis en avant par les acteurs, ainsi que des freins
               culturels, chez les personnes âgées et les artisans principalement. Des situations de refus de CMU sont
               également constatées, notamment chez les agriculteurs qui parlent difficilement de leurs problèmes.

               Les  freins  psychologiques:  La  précarité  met  les  personnes  en  situation  de  fragilité,  vulnérabilité
               financière  mais  également  sociale,  psychologique.  Des  problématiques  inhérentes  à  la  précarité
               comme la désaffiliation, la disqualification sociale sont des processus de décrochage par rapport aux
               grandes régulations collectives qui mettent l’individu dans des situations « d’incapacité à agir ». Le
               manque d’estime de soi n’incite pas à « prendre soin de soi » et le poids des contraintes du quotidien
               entraîne des difficultés à se projeter, ce qui a pour conséquence un manque de suivi médical régulier.
               Ces freins « psychologiques » jouent également un rôle dans les difficultés à réaliser les démarches
               administratives et dans le manque de sollicitation des services à disposition de la population : services
               sociaux, PMI, etc. La stigmatisation des bénéficiaires de la CMU, victimes de refus de soins de la part
               de certains médecins (principalement des dentistes), renforce ces freins psychologiques. L’ensemble
               de  ces  difficultés  entraîne  des  recours  aux  soins  tardifs,  souvent  en  situation  d’urgence  et  une
               dégradation de l’état de santé global.

               Alcool pour oublier, problèmes et souffrance sociale
               Des  consommations  problématiques  d’alcool  sont  souvent  repérées,  et  ce,  quel  que  soit  la  tranche
               d’âge. Même pour les plus jeunes, ces pratiques ne sont pas forcément festives et c’est l’oubli qui est
               recherché. Ce type de consommation d’alcool est souvent associé à une grande souffrance sociale (voir
               des problèmes de santé mentale), notamment chez les plus jeunes et les personnes les plus fragilisées
               économiquement  et  socialement.  Les  professionnels  de  santé  soulignent  des  difficultés  dans  le
               repérage  et  l’orientation  de  ces  personnes,  d’autant  plus  qu’il  y  a  une  non-demande  importante
               concernant ces  problèmes.  La  possibilité  d’une écoute  psychologique  manque pour désamorcer ces


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