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CONTRAT DE PROJET 2016/2019
                              CENTRE SOCIAL ET CULTUREL DU PAYS MANSLOIS

               problèmes.  Constat  d’un  nombre  important  de  personnes  en  souffrance  sociale,  de  plus  en  plus
               résignées, dont l’une des conséquences est la détérioration de l’hygiène de vie.

               Une hygiène de vie dégradée
               Cette  détérioration  est  notamment  remarquée  par  les  travailleurs  sociaux  et  les  équipes  de  santé
               scolaire  et  concerne  aussi  bien  l’hygiène  corporelle  que  buccodentaire.  Thématiques  difficiles  à
               aborder pour les équipes sociales qui regrettent le manque de formation sur ce sujet. La culpabilité des
               travailleurs sociaux face à leurs limites de compétences est grande.

               Une alimentation déséquilibrée
               Une  alimentation  déséquilibrée  associée  à  un  niveau  de  sédentarité  croissant  entraîne  une
               augmentation  du  surpoids  et  de  l’obésité.  Des  cas  de  malnutrition  liés  à  d’importantes  difficultés
               financières  sont  également  repérés  dans  les  collèges :  absence  de  petits  déjeuners,  et  unique  repas
               chaud de la journée pris à la cantine. Malgré l’existence d’un fond social dans chaque établissement,
               certaines familles n’osent pas demander de l’aide (fierté, culpabilité…).

               Une jeunesse en mal d’occupation
               Il y a une banalisation des consommations d’alcool, de tabac et de cannabis, et ce de plus en plus
               précocement.  Si  les  jeunes  sont  concernés  par  les  problèmes  de  santé  évoqués  précédemment,  les
               acteurs  constatent  également  des  troubles  du  sommeil,  souvent  liés  à  des  conduites  à  risques  par
               rapport aux usages d’internet, portables et jeux vidéo. Selon les professionnels, la souffrance d’une
               partie des adolescents est notamment liée à l’absence physique ou symbolique du père. Les élèves de
               SEGPA (sections d’enseignement général et professionnel adapté) sont particulièrement touchés par
               ces  troubles  du  comportement.  Le  territoire  manque  de  ressources  par  rapport  à  ces  jeunes  en
               souffrance et la disparition du point d’écoute dans le cadre du réseau santé social Nord Charente, où
               un  psychologue  intervenait,  est  déploré  par  de  nombreux  acteurs.  Malgré  l’existence  d’un  Centre
               Socioculturel sur Ruffec, le problème d’occupation des jeunes est cité : peu d’activités et d’animations
               sont  proposées,  absence  de  lieux  pour  les  adolescents…  Les  questions  liées  à  l’orientation
               professionnelle  posent  également  problème.  Face  à  la  volonté  de  rester  sur  le  territoire  pour  des
               raisons financières et de mobilité (absence de formations supérieures au lycée), de nombreux élèves
               choisissent l’apprentissage et connaissent des difficultés d’insertion professionnelle par rapport à la
               demande locale. De plus, il y a une vision restreinte des métiers : boulangerie, coiffure… Quelques
               situations de jeunes complètements désocialisés, en errance, sont constatées. Suite à l’augmentation de
               la violence et des incivilités, un comité local de prévention de la délinquance a été mis en place sur
               Ruffec. Le manque de prise en charge des parents est souvent évoqué pour expliquer cette situation,
               même si les professionnels soulignent le fait que les difficultés liées à la parentalité sont avant tout le
               reflet des problèmes sociétaux.

               Des jeunes adultes en grande difficulté ; des problèmes liées à la parentalité
               Manque d’autorité, parents démissionnaires et absence de repères sont souvent évoqués. Les relations
               avec  les familles  peuvent être  difficiles  pour les  chefs  d’établissement  qui  regrettent  le  manque de
               moyens  mis  à  leur  disposition pour  un  partenariat  efficace.  Par  exemple,  la présence  d’Assistantes
               Sociales facilite les échanges avec les autres structures de prise en charge des familles, or elles font
               souvent  défaut.  De  nombreuses  situations  de  jeunes  adultes  qui  auraient  besoin  d’un  soutien  sont
               repérées  mais  il  n’existe  pas  de  médiation  familiale  sur  le  territoire.  La  précarisation  des  jeunes,
               notamment des femmes (monoparentalité, insuffisance de ressources), et le manque de logement sur le
               territoire pour les accueillir, ne sont pas des facteurs favorisant leur intégration.

               L’isolement des personnes âgées
               Des situations d’isolement et de solitude sont de plus en plus observées ; il y a une perte des liens
               familiaux. L’augmentation de la précarité touche également les personnes âgées : baisse des revenus
               issus  des  allocations  (Allocation  personnalisée  d’autonomie),  petites  retraites  et  perte  de  droits
               entraînent des difficultés pour payer les charges courantes et accéder aux structures d’hébergement.
               En effet, si la prise en charge des personnes âgées semble bien fonctionner dans l’ensemble, l’accès
               aux structures d’hébergement pose problème. Plusieurs raisons sont évoquées : difficultés financières,

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