Page 5 - VECTEUR MAGAZINE
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A travers son expérience, Einar Selvik a su redonner vie à
des traditions ancestrales, allant jusqu’à fabriquer ses
propres instruments :
« J’en fabrique depuis longtemps. Quand j’ai commencé il y
a 20 ans, il y avait très peu d’informations et très peu de gens
qui travaillaient avec ce genre d’instruments.
J’ai donc été forcé de les faire moi-même ou d’avoir
quelqu’un pour me les fabriquer. Et j’ai fait les deux ».
Et qu’en est-il du nouvel album de WARDRUNA, ‘Kvitrafn’ ?
Echappe-t-il à la règle ?
« Pour le nouvel album, nous avons de nouveaux instruments,
répond Einar. Ils appartiennent à la même famille que ceux
que j’ai utilisés sur les albums précédents, mais ‘Kvitrafn’
présente des nouvelles variantes du même type
d’instrument ».
Souvent imité, jamais égalé, cette passion pour la culture
de ses ancêtres est ancrée dans son ADN à tel point que
Einar aura participé à la bande-originale de la série
‘Vikings’, mais plus étroitement encore pour celle du jeu
vidéo ‘Assassin’s Creed Valhalla’.
Il aurait pu enseigner, mais le côté artistique l’aura
emporté, quoique les regrets sont minces, le monde entier
pouvant profiter de cette atmosphère unique.
« L’enseignement n’est pas le format que je souhaite utiliser,
même si j’ai un grand intérêt pour cela.
Je me retrouve mieux, et me sens à ma place en tant qu’être
humain parce que je suis un artiste. Cela se transmet par ma
musique. Mais je fais parfois des conférences et des ateliers
sur ces thèmes. J’aime donc cette partie de mon travail, mais
je ne pense pas que cela me conviendrait de le faire à plein
temps.
J’aime faire des choses différentes. »
Le message qui transite par la musique de WARDRUNA est
donc clair : la culture scandinave n’est pas la culture
viking.
« Il y a des idées fausses sur ce sujet et c’est pourquoi,
personnellement, je n’utilise pas le mot ‘Viking’ en termes
de définition de ma musique, parce que c’est un mot très
limité finalement. Il décrit essentiellement et seulement une
petite quantité de personnes sur une période très courte
également.
Définir toute une culture en se basant sur le mot ‘viking’ est
pour moi quelque chose de mauvais, parce que la culture
nordique est tellement plus que cela ».
Nous en avons la conviction. A vous, lectrices, lecteurs,
d’être convaincus. A vous d’ouvrir votre esprit. Bonne
lecture !
[par Jérémie BENNARD]