Page 66 - VECTEUR MAGAZINE 4 - Décembre 2020
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et  donne  la  réplique,  galvanisé  par  un  clavier    l’émotion monte. Mais sur scène rien ne transparait.

     débridé et ce long cri puissant d’Alexi qui donne la     Imperturbable, Alexi assène "I don't give a fuck if you
     chair de poule.                                          hate me". Le riff diabolique de "Hate Crew Deathroll"
                                                              transperce le cerveau et la rage de l’enfant sauvage
     Aux  premières  notes  de  "Angels  Don’t  Kill",  les   semble de plus en plus patente. Janne vient jeter une
     larmes  montent  brutalement.  Chaque  titre  évoque     baguette au public comme à son habitude mais Alexi
     une histoire pour chacun et une histoire commune.        ne bronche pas : la fin approche.
     J’observe les visages, tirés et graves. Pour chacun,
     la ballade à l’envers met la balafre à découvert.        "Lake  Bodom"  déclenche  l’état  d’urgence  :  chacun
                                                              range  son  désespoir  pour  profiter  de  chaque
     A  quelques  mètres,  Roope  Latvala  semble             milliseconde  maintenant  dans  un  dernier  circle  pit
     totalement    absent,    titubant   et   visiblement     effréné et quand résonne "Downfall", tout le monde
     malheureux  pendant  qu’Alexi  massacre  le  solo  et    sait  que  le  moment  des  adieux  est  venu.  Un  tout
     m’arrache  un  rire  nerveux.  Les  anges  du  death     dernier  duo  des  frères  virtuoses,  Janne  passe  son
     metal  sont  côte  à  côte pour une  partition  à  quatre   bras autour des épaules d’Alexi. Enfin, tous les bras
     mains dont ils ont le secret et mon cœur se brise,       se  lèvent  au  ciel  vers  le  groupe,  comme  pour  les
     c’est fini, c’est bien fini.
                                                              entourer d’affection.
     Entendu  une  seule  fois  en  concert  au  Download     Le groupe quitte rapidement la scène avec quelques
     2016, "Follow the Reaper" me remplit de joie et c’est    signes de la main mais sans un mot. Tous sauf Jaska
     l’occasion  rêvée  pour  une  démonstration  de          qui  vient  au-devant  de  nous,  en  larmes,  pour  nous
     technique, ici totalement maitrisée. Janne retrouve      dire  au  revoir,  malheureusement  en  finlandais.
     le lien avec le public et Jaska se déchaine derrière     Personne autour de moi pour me traduire car tout le
     ses fûts. Puis vient "Deadnight Warrior", le premier     monde pleure. Merci à vous, Jaska, Henkka et Yanne
     titre que j’ai écouté du groupe avec son atmosphère      pour tout ce que vous m'avez apporté, il m'aura fallu
     gravée en moi dès le premier jour. L’incontournable      un an pour accepter, un an pour dire adieu à Children
     "Needled 24/7" clôt le set tambour battant avant les     of Bodom. L'histoire continuera avec Alexi mais ce ne
     rappels avec encore des voix très en place bien que      sera  plus  jamais  comme  avant,  vous  me  manquez
     Henkka soit moins expressif que jamais. Et puis, ce      énormément.
     n’est pas ici que je pourrai l’entendre une dernière
     fois  s’amuser  à  prononcer  quelques  mots  en
     français.
                                                                                   [Photos et report : © 2020 SAMM]
     Puis  vont  s’enchaîner  les  grands  classiques,  on             Toute reproduction interdite sans autorisation
     voudrait  retenir  le  temps,  un  dernier  slam  et                                    écrite du photographe.
     l’émotion monte. Mais sur scène rien ne transparait.
     Imperturbable, Alexi  assène "I don't give a  fuck if
     you  hate  me".  Le  riff  diabolique  de  "Hate  Crew
     Deathroll"  transperce  le  cerveau  et  la  rage  de
     l’enfant  sauvage  semble  de  plus  en  plus  patente.
     Janne vient jeter une baguette au public comme à
     son  habitude  mais  Alexi  ne  bronche  pas  :  la  fin
     approche.



     "Lake Bodom" déclenche l’état d’urgence : chacun
     range  son  désespoir  pour  profiter  de  chaque
     milliseconde maintenant dans un dernier circle pit
     effréné et quand résonne "Downfall", tout le monde
     sait  que  le  moment  des  adieux  est  venu.  Un  tout
     dernier  duo  des  frères  virtuoses,  Janne  passe  son
     bras autour des épaules d’Alexi. Enfin, tous les bras
     se  lèvent  au  ciel  vers  le  groupe,  comme  pour  les
     entourer d’affection.


     Le groupe quitte rapidement la scène avec quelques
     signes de la main mais sans un mot. Tous sauf Jaska
     qui vient au-devant de nous, en larmes, pour nous
  VECTEUR MAGAZINE – NOVEMBRE 2020                                                                                                                                       PAGE 66
     dire  au  revoir,  malheureusement  en  finlandais.
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