Page 9 - Abécédaire FDM

P comme Poésie

« L’invitation au voyage » est marquée par la tendresse et la douceur de Marie
Daubrun : Là, tout n’est qu’ordre et beauté,/Luxe, calme et volupté. Ce distique est répété
entre chaque douzain est comme un refrain. Je l’ai bien aimé en raison de la rime féminine
mais aussi du rythme ternaire du second vers. Il renforce le sentiment de calme que
procure ce chant. J’ai également remarqué que Baudelaire emploie régulièrement la forme
fixe du sonnet mais apporte une chute
parfois inattendue : « Le fantôme ». A
contrario les vers sont variés : alexandrins
dont un trimètre romantique
4//4//4 ;octosyllabes et décasyllabes...

S comme Spleen

Spleen est un terme anglais qui signifie l’ennui, la mauvaise humeur, la bile et la
mélancolie. Ce mot ne rappelle plus seulement la mal du siècle mais est devenu spécifique
à Baudelaire. Il en fait beaucoup allusion dans son célèbre recueil, quatre poèmes portent
ce nom. D’ailleurs, le Spleen est le deuxième cycle de la section au sein duquel le poète
nous transmet ses désillusions. Il y a une victoire du Spleen sur l’Idéal puisqu’il est placé
après le rêve et l’élévation. On peut y apercevoir un sentiment de déchéance qui ne cessent
d’accroître jusqu’à la fin du cycle. Le dernier poème de la section Spleen et Idéal
« L’horloge » nous fait comprendre que l’angoisse existentielle, la mort est plus forte que le
reste. Il signe la victoire du Spleen.