Page 7 - Mon Anarchie
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4. To drug or not to drug ?





                   Avec la marginalité se pose toujours la question de la drogue, de toutes les drogues, psy-
            choactives ou non, légales ou non, douces, dures, ou médicamenteuses. J’expliquerai plus tard le
            lien entre l’état d’esprit et le produit, qui n’est bien sûr pas celui que font les psychologues, en tous
            cas pas de manière officielle.
            A l’heure où j’écris ces lignes, je ne m’en vante pas mais n’en ai pas honte (car il ne saurait en être
            autrement: Cela doit il être ? Cela est.) je suis sur une dose raisonnée de Séresta (benzodiazépine).
            L’Etat a toujours utilisé toutes sortes de drogues pour anihiler, désorienter le Peuple ou au contraire
            en faire des machines de guerre (le lsd comme les amphets servaient dans l’armée, la coke sert au-
            jourd’hui dans la police; en psychiatrie on utilise aussi bien des opiacés que des hallucinogènes):
            propagande + poison = hypnose.
            Mais pour l’instant, quitte à y revenir, je veux parler de l’usage conscient et volontaire d’alcool, de
            haschisch et plus (speed, MDMA, psylos...) chez certains marinaux. L’usage en question se rappro-
            che plus de l’usage de l’absinthe et autres chez les écrivains et peintres du XIXe.
            On se posait la question il y a quelques temps avec un petit génie de ma connaissance, lui étant ac-
            cro au haschisch et moi à l’alcool, et on a trouvé ensemble deux éléments de réponse, qui finale-
            ment se rejoignent.
            C’est un secret pour personne, nous vivons dans une société austère, castratrice, robotisée et totale-
            ment arbitraire. Le hic c’est que certains d’entre nous ne sont pas nés pour ça, pour peu que nous
            soyons né avec un cerveau suffisamment développé pour comprendre que quelque chose cloche
            dans ce système, et pas qu’un peu. Par ailleurs nous sommes nés avec des rêves, et ces rêves n’ont
            pas leur place dans cette société qui ressemble à un carcan broyeur et normalisateur. Et c’est exacte-
            ment là qu’interviennent les drogues, elles permettent non pas (surtout pas!) d’oublier nos rêves,
            mais déjà au moins d’oublier que la société est si maussade, de fermer les yeux, et d’accepter ou de
            faire semblant d’accepter que nos rêves ne sont pas totalement réalisables «pour l’instant», prendre
            son mal en patience et construire pierre par pierre une meilleure réalité, quitte à tomber 100 fois,
            avec un genou à terre le combat se poursuit, mais impossible sans un adjuvant quelconque sinon
            c’est la corde, et un pendu n’a jamais sauvé le monde. Alors soit donc traîtez moi de débauché, mais
            vos enfants me remercieront.
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