Page 17 - Correspondance coloniale
P. 17

Puis, offrez à ce peuple l'opportunité d'un emploi. Il travaillera

            un certain nombre d'heures, peut-être un peu plus, mais il aura
            l'assurance des sous qu'il en obtiendra.

            Comme ce peuple passe maintenant ses journées à enrichir un

            patron en échange d'un salaire minimum garanti, il n'a plus le
            temps de cultiver sa terre. Il va donc falloir lui fournir ses fruits

            et  légumes,  mais  heureusement,  il  a  un  emploi  qui  va  lui
            permettre de les payer.

            Comme ce peuple passe ses journées à enrichir un  patron en
            échange  d'un  salaire  minimum  garanti,  il  n'a  plus  le  temps

            d'élever ses bêtes. Il va donc falloir lui fournir sa viande, mais

            heureusement il a un emploi qui va lui permettre de les payer.
            Comme ce peuple n'a plus le temps de s'occuper de sa terre, qu'il

            passe ses journées ailleurs, et qu'il achète sa nourriture, il n'a plus
            besoin de terre. Vous lui offrez alors l'opportunité d'avoir un

            logement plus près de son lieu de travail, quelle aubaine ! Il va
            falloir  le  payer,  mais  il  a  un  emploi  pour  lui  permettre  d'y

            accéder.

            L'emploi, étant devenu un facteur majeur de valorisation sociale,
            la femme veut aussi y accéder.

            Comme les deux parents passent donc leurs journées à enrichir

            un patron ils ne peuvent plus s'occuper de leur enfant. Il faut
                                          17
   12   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22