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Offre de solution au dilemme

        de la jeunesse haïtienne


       • Edito




                    Par Pradel SAINT-FLEUR
             e serait un euphémisme de dire que
             l’exode  de  notre  jeunesse  est  chro-
       Cnique. Nous sommes tous conscients
       que c’est un mal qui ronge notre société de-
       puis des décennies. Ce qu’il faut comprendre
       aujourd’hui, c’est que, non seulement le phé-
       nomène se poursuit, mais hélas il tend à s’am-
       plifier  avec  les  facilités  d’accès  qu’offrent  rêter cette hémorragie qui affaiblit la société
       certains pays.                        haïtienne. Nous perdons en effet, hebdoma-
       Les perspectives d’avenir au bercail ne sont  dairement, des centaines de jeunes qui partent
       pas bien définies, donc pas vraiment claires  à la recherche d’un eldorado, souvent imagi-
       pour nos jeunes. Nombreux sont ceux qui pei-  naire. Pourtant, peut-être vivent-ils déjà dans
       nent  à  poursuivre  leurs  études,  faute  de  l’eldorado sans le savoir, faute de pouvoir en
       moyens  financiers.  Et  si,  comme  solution,  goûter les fruits. Nous restons persuadés que
       chaque entreprise de taille moyenne du pays,  cela  ne  tient  qu’à  une  simple  prise  de
       s’engageait à parrainer cinq étudiants, sur un  conscience et un bon élan de patriotisme de
       cycle complet de formation !? Et si les grandes  toute la société haïtienne pour que notre jeu-
       firmes en parrainaient dix ? Il suffirait d’en éta-  nesse commence enfin à s’épanouir, chez elle.
       blir des critères simples d’éligibilité. On pour-  Nos jeunes partent parce qu’ils ne sont pas pris
       rait  même  y  accoler  une  promesse  en compte dans leur pays, ils ont perdu espoir.
       d’embauche conditionnée par les résultats de  Ils partent pour essayer de subvenir à leurs be-
       chaque étudiant. L’Etat, s’il prend ses respon-  soins basiques. Une fois face à la réalité, ils
       sabilités, pourrait ensuite subventionner et sur-  sont souvent déçus. Ce qui nous pousse à lan-
       tout  contrôler  l’embauche  effective  de  ces  cer, comme une bouteille à la mer, les simples
       jeunes.  Tout  ce  processus  contribuerait  à  questions suivantes. Y répondra ou tentera d’y
       contrôler le flux des départs et augmenter le  répondre  qui  se  sent  réellement  concerné.
       taux de réussite aux examens, car la motiva-  Que deviennent nos jeunes une fois arrivés à
       tion deviendrait plus grande.         destination ? Quels rapports entretiennent-ils
       La phase d’apprentissage des nouvelles auto-  avec Haïti ? Pour peu que cela les intéresse, boyomag.com
       rités politiques haïtiennes ayant pris fin, nous  quelle stratégie utilisent les autorités haïtiennes
       attendons  de  leur  part  des  initiatives  inno-  pour récupérer ces jeunes ?
       vantes pour apporter des solutions pouvant ar-

                                                           Boyo Magazine Janv./Mars 2018  3
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