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enraciné du trio. Les guitares, acoustique et slide acoustique, sont aussi présentes sur cet album de neuf titres dont les genres varient, flirtant sérieusement, beau paradoxe, avec le blues rock de même qu’avec les ballades sentimentales aux envolées très prenantes. Toutes les pièces sont des créations de Riot et les arrangements ont été réalisés avec ses deux complices du trio de base. Riot and the Blues Devils, c’est de la musique qui brasse, qui remue et qui sait, aussi, ralentir pour toucher sérieusement le registre émo- tionnel. Avec The Roxboro Sessions, thrill et émotions sont au rendez-vous !
P.S. : L’album réalisé par François Thiffault avec la complicité de Nicky Estor, à titre d’ingénieur du son, est maintenant distribué sous étiquette Iguane Records
TOM HAMBRIDGE
The Nola Sessions
Superstar Factory Productions
Tom Hambridge est un réalisateur, auteur et batteur, deux fois gagnant de Grammy pour son travail de réalisation avec Buddy Guy, pour Living Proof (2010) et Born To Play Guitar (2015). Il a aussi produit cinq autres albums mis en nomination aux Grammy Awards en plus de remporter de nombreux W.C. Handy Awards, Blues Music Awards, huit Boston Music Awards et plusieurs ASCAP Country Music Awards. Juste pour donner une petite idée de son envergure sur le plan artistique, quatre cent de ses chansons, dont plusieurs succès, ont été enregistrées par des artistes réputés, tels Buddy Guy, Lynyrd Skynyrd, ZZ Top, Eric Burdon, James Cotton, Joe Bonamassa et la liste s’allonge. De plus, il accompagne des artistes et des groupes tels Chuck Berry, Boston, Hank Williams Jr, etc. The Nola Sessions est le huitième disque de cet artiste prolifique surnommé, rien de moins que The White Willie Dixon par Buddy Guy. Cet opus est dédié à la ville de New Orleans, LA. Il inclut la participation de musiciens de l’endroit tels les réputés Allen Toussaint, piano et chant, Ian Neville, B3 et Sonny Landreth, ce Louisianais à la guitare slide « greasy slide sound », un des préférés d’Eric Clapton. Chœur, section de cuivres, musiciens réputés, instrumentation variée, Mr. Hambridge n’a pas lésiné sur les moyens pour rendre cet hommage dense et varié à la Big Easy, cette ville bénie de la musique. Le résultat est
consistant, riche et foisonnant tel un bayou des mystères. Entre plusieurs réalisations d’albums pour d’autres artistes, ce disque a été enregistré en quatre jours à la Nouvelle- Orléans dans un mode d’expérimentation et de découvertes de forces vives locales, par cet artiste réputé. La magnifique et dépouillée pièce Faith clôt cette aventure au cœur de la Cité de la majesté, du soul et des rythmes. Cet album, Tom Hambridge, génie de l’ombre et de la lumière, le dédie aussi à ses amis Allen Toussaint, James Cotton, Chuck Berry, Johnny Winter et Glen Olsen. À découvrir plus avant sur la route des chan- sons, des musiques et des musiciens !
THE SEA WITHIN
http://theseawithin.net/
The Sea Within est une formation com- posée de vétérans d’origines diverses qui ont déjà pignon sur rue, soit Roine Stolt aux guitares, et incidemment l’instigateur du projet, Daniel Gildenlöw (chant, gui- tare, basse, clavier, batterie, percussions), le claviériste Tom Brislin, le batteur Marco Minnemann, fidèle complice de Stolt, le bassiste Jonas Reingold de même que plusieurs artistes invités. Ces figures de proue opèrent depuis longtemps au sein de forma- tions aussi connues que The Flower Kings, Pain Of Salvation ou Renaissance. Le pre- mier doute qui nous vient à l’esprit concerne l’originalité du contenu, l’audace de la mu- sique et l’espace de créativité auquel a accès chacun des membres d’un supergroupe, car, disons-le, ces qualités font souvent défaut dans de telles structures. D’emblée, The Sea Within ne vous fera rien découvrir de nou- veau. Par contre, sans surprise, le produit est d’une qualité irréprochable comme tout ce qui est conçu et dirigé par Roine Stolt qui déclara à propos de son nouveau groupe Nos goûts sont très éclectiques allant du progressif au jazz en passant par le classique, le Heavy rock, le Folk, le punk, la musique électronique et la pop. Et cet amalgame de genres se veut passablement réussi, car il s’en dégage une solide cohésion. Le jeu de chacun se détache très bien de l’ensemble et chacun peut s’exprimer en toute liberté. Très accessible,
ludique et plutôt symphonique, la musique de The Sea Within nous enveloppe de mé- lodies accrocheuses, d’atmosphères velou- tées, de passages instrumentaux originaux et de plusieurs surprises. Très recommandable, je vous suggère la version Deluxe qui offre quatre morceaux supplémentaires pour un léger supplément.
LA DOTTRINA DEGLI OPPOSTI
Arrivederci Sogni
www.altrockproductions.bandcamp.com/ album/arrivederci-sogni
La Dottrina Degli Opposti (La doctrine des opposants) est une nouvelle formation italienne composée d’Andrea Lotti (piano, claviers, guitares, mandoline, accordéon) et de Gabriele Guidi Colombi (basse), issus de La Coscienza di Zeno, de même que de Francesco Ciapica (chant) et de Paolo Tixi (batterie), du groupe Il Tempio delle Clessidre, deux groupes qui constituent une relève hautement excitante pour le RPI (Rock Progressivo Italiano). Une vingtaine de musi- ciens invités et couvrant pratiquement tout le spectre des instruments d’un orchestre symphonique (violons, violoncelle, contre- basse, flutes, clarinette, hautbois, harpe, etc.) prêtent main forte à notre quatuor. La table est ainsi mise pour une œuvre magistrale. Voilà de quoi ravir les puristes du genre ! Le caractère si distinctif de chacun des deux groupes prend toute sa place dans cet amal- game d’atmosphères et d’ambiances. Après une entrée en matière plutôt symphonique, suivront des pièces flirtant avec une quan- tité impressionnante de styles, que ce soit de solides partitions de musique orchestrale, des saveurs psychédéliques ou d’entraînantes variations de jazz, le tout reposant sur une base progressive typée et inébranlable où se bousculent les claviers et guitares tourbillon- nants de Lotti, le chant italien de Ciapica, la voix de La Coscienza di Zeno, de même que les nombreuses incursions de violon et de flûtes, si habituelles dans le RPI. Le tout est largement enveloppé, comme il se doit, de romantisme et d’esthétisme. Arrivederci Sogni (Au revoir les rêves !) est un incontour- nable pour ceux qui, comme moi, ont besoin de leur dose quotidienne de rock progressif italien authentique
STRANGEFISH
The Spotlight Effect
www.strangefish.co.uk
En 2006, après la sortie de l’époustouflant Fortune Telling, Steve Taylor (chant) annon- çait avec tristesse que Strangefish mettait un terme à ses activités après une maigre production de deux albums. Cette nouvelle fut difficile à digérer, surtout de la part d’un groupe connaissant un si brillant début de carrière alors que la formation reçut un prix de la Classic Rock Society de Grande-Bre- tagne. Mais voilà que, contre toute attente, le phénix renaît de ses cendres et annonce un nouvel album, douze ans après la séparation du groupe, avec pratiquement les mêmes membres. En effet, Paul O’Neill (claviers), Bob (guitares) et Dave Whittaker (bat- terie) seront partie prenante de cette folle entreprise qui est de produire un troisième Strangefish. Une fois l’effet de surprise dissipé, à quoi carbure exactement The Spot- light Effect ? On se doute bien que la facture a changé après tout ce temps. Si Fortune Telling s’inspirait entièrement de l’école britannique classique des années 1970, ce nouvel opus tend plutôt vers le mouvement neo-prog des années 1980 du pays de Sa Majesté. Plus hard que ses prédécesseurs, toutes les recettes magiques de ce style musical sont respectées, soit les arrangements et riffs accrocheurs, les variations propres au neo-prog, les mélodies envoûtantes, les passages complexes et cérébraux et les conversations subtiles entre guitares et claviers. Des influences nom- breuses des groupes cultes du genre, que ce soit Marillion, Pendragon ou IQ, ils sont aisément détectables, à commencer par la voix cinglante et tranchée de Taylor qui ressemble souvent à celle du Fish des belles années. Ses paroles cyniques et existentielles desservent très bien le titre de l’album, L’effet de projecteur qui renvoie à la croyance d’être davantage remarqué par autrui qu’on ne l’est réellement. Parmi les huit morceaux que comprend l’œuvre, une saga de dix-huit minutes (Delicate) comme nous les aimons. The Spotlight Effect n’est pas un autre Fortune Telling, mais plutôt une fort agréable surprise pour le moins inattendue.
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ROCK PROGRESSIF Par Richard Guay