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ARCHEOLOGIE
il fallait parcourir 2 350 km en bateau depuis
l'Inde jusqu'au confluent du Tigre et de l'Eu-
phrate, puis traverser le désert syrien en ca-
ravane sur 1 400 km, soit une distance totale
de 3 750 km. Pour atteindre l'Inde, la soie
chinoise devait parcourir 5 000 km supplé-
mentaires à travers le terrain accidenté et
montagneux de la Chine centrale jusqu'aux
ports indiens. Les riches Romains se pa-
raient de cosmétiques et de parfums à base
de cannelle du Sri Lanka, de myrrhe de So-
malie et d'encens du Yémen, et portaient des
vêtements en soie translucide de Chine. Les
ambrosien hante encore mes nari-
rues étaient remplies des fumées parfumées
nes" (Apulée, Métamorphoses 2.10 ). De
de l'encens et de la myrrhe qui s'échappait
grands brasiers d'encens étaient brûlés au
des brûleurs situés au pied des statues de
Colisée de Rome pour couvrir la puanteur du
l'empereur romain, et la cuisine romaine était
sang et des chairs qui grésillaient sous le
épicée avec du poivre et du gingembre pro-
soleil brûlant. Les Romains honoraient leurs
venant d'Inde. Dans le roman romain du IIe
défunts en brûlant de prodigieuses quantités
siècle de notre ère, Métamorphoses d'Apu-
d'encens lors de leurs funérailles. Plus le dé-
lée, un amant extasié raconte : "Et mainte-
funt était riche, plus la cérémonie était élabo-
nant, avec un désir sensible s'élevant avec le
rée. Pline rapporte qu'aux funérailles de
mien dans une égalité d'amour, exhalant de
l'épouse de Néron (r. 54-68 ), Poppée, une
sa bouche ouverte l'odeur de la cannelle, elle
quantité équivalente à une année d'approvi-
me ravit avec le frôlement nectarieux de sa
sionnement en encens de Rome fut consom-
langue". Lors d'une autre séduction, une sé-
mée, au point de mettre en péril l'économie
duisante tentatrice avoue: "Le beau visage
de l'Empire romain. Dans le livre de cuisine
de ton frère, mon mari, reste encore dans
du célèbre gourmet romain Apicius, le poivre
mes yeux, l'odeur de cannelle de son corps
figure dans 349 des 469 recettes.
