Page 45 - Livre 19 Isabelle André

Finalement, quand nous sommes arrivés en haut, les adultes étaient tranquillement occupés à parler entre eux. Évidemment, nous leur avons tout raconté pour qu’ils nous disent finalement que c’était notre grand-père qui nous avait joué un tour. Au final, trop d’émotions, nous sommes retournés dans le sous-sol pour regarder un film.
Il est environ 9h30 quand, soudain, toutes les lumières s’éteignent et le film que nous finissons d’écouter aussi, faisant place au chant des grillons que nous entendons grâce à la fenêtre qui est légèrement ouverte pour laisser passer l’air frais du soir. Nous sommes convaincus que c’est l’œuvre de notre grand-père de qui une blague n’attend pas l’autre. Fâchés que notre film soit interrompu, en plus, sur un moment de suspense, nous décidons de monter voir les parents pour régler ce malentendu. Rendus en haut, les parents ne sont pas là et un silence épeurant plane dans la pièce. Ma cousine, mon cousin, ma soeur et moi crions le nom de nos parents et grands-parents, mais aucune réponse.
Au même moment, j’entends un cri strident qui pourrait me faire faire les pires cauchemars, mais ce cri je le reconnais, c’est le cri de ma cousine. Nous accourons vers l’endroit d’où le cri provient. Elle est là mais ne bouge pas, elle nous dit tout en bégayant: “Je je j’ai vu une une ombre pa passer.” Nous sommes en panique totale, mais nous décidons d’agir. Nous ne nous séparons plus de peur que quelqu’un revoit l’ombre qui, peut-être, est le fruit de l’imagination de ma cousine, mais on ne prend pas de chance.
Nous essayons d’allumer les lumières, du moins ma cousine et moi, car ma sœur est complè- tement en pleurs et ne me lâche plus, et mon cousin est terrifié et paralysé, c’est à peine si je le reconnais car, d’habitude, il a une joie de vivre exceptionnelle. Mon seul réconfort, c’est ma cousine qui essaye de garder son sang froid. Les lumières ne s’allument toujours pas.
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