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Marcel Gallix (1880-1972) Alain MARTINOT
Projet d’af che pour le salon des armées
de Gurmendzé (Grèce) dont j’ai pris quelques croquis intéressants car les maisons ont du caractère, encorbellements, terrasses couvertes, vérandas, balcons présentant des formes originales », « ... Les cigognes sont arrivées nombreuses dans la région... Cela a été pour moi un sujet tout indiqué de croquis rapides qui m’ont permis de mettre au point deux aquarelles assez drôles » (correspondances des 18 et 27 mars 1917). Il a représenté des scènes de son quotidien de poilu (1) : enterrement, prisonniers bulgares, jeune cosaque, des éléments montrant sa formation d’architecte : boyaux, abris, guitoune, des paysages : le Mont Olympe.
Sources : AD07 127 J. Cahier de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent n°139, 2018 120
Natif de Tournon-sur-Rhône, Marcel Gallix appartient à une famille engagée dans la vie publique : un grand-père maire, un père conseiller général et député de l’Ardèche. Après le lycée de Tournon, il est élève de l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon. Il exerce le métier d’architecte dans sa ville puis devient architecte départemental. Marié avec Jeanne Luthard, il est père de deux enfants : Louis et Cécile (Loulou et Lolotte dans ses correspondances). Il est mobilisé comme sergent dès août 1914 au 261ème d’Infanterie coloniale. A partir de décembre 1914, sous-lieutenant, il est sur le front occidental dans les tranchées de première ligne puis mi-janvier 1915, il encadre une compagnie du Génie. Blessé en mai 1915 par un éclat d’obus, après un court séjour à l’hôpital de Bourges, il rejoint le front dès juillet. Dans une correspondance du 8 novembre 1915, Marcel Gallix écrit : « Une fois de plus j’ai sauvé ma peau. J’ai certainement de la chance car pendant un mois et demi c’est dans un véritable enfer (à Craonne puis en Champagne) que nous avons vécu ». Après avoir connu Verdun en juin-juillet 1916 puis le front de Soissons dans l’Aisne n janvier 1917, il part pour l’Orient : Salonique, Athènes, la Macédoine : « Toujours une chaleur accablante, puces, punaises, moustiques » (journal de route du 12 juillet 1917). Devenu paludéen,
il est rapatrié à la n de l’année. De mars 1918 à sa démobilisation en février 1919 il est affecté aux travaux de l’école d’aviation d’Istres. Il est lieutenant.
Après la guerre il s’installe avec sa famille à Montpellier mais il revient régu- lièrement dans la maison familiale de Bou- cieu-le-Roi. En 1929 il reçoit la Légion d’honneur.
Sur la Grande Guerre il a laissé des écrits : correspondances et journal de route et deux carnets de dessins et d’aquarelles de belle facture. Quand il en a la possibilité, il croque des habitations caractéristiques ou des situations pittoresques : « ... Nous sommes allés nous installer près du bourg
1. Voir pages 3 et 64.