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anglais, il met en évidence la présence sur le sol français de combattants alliés, en l’occurrence des Anglais et des habitants de leurs colonies.
Par ses nombreux portraits, il a gardé mémoire des liens tissés durant le con it et xé à jamais pour leurs descendants le souvenir de leurs proches dont certains vont disparaître au combat. Peut-être ainsi espère-t-il, pour lui et ses compagnons en demain, en l’avenir à moins qu’ayant pleinement conscience de la fragilité de la vie de soldat, il immortalise l’instant. Cet art souvenir rappelle souvent les bons moments du passé.
François Rabal a aussi réalisé des dessins qui renseignent sur la vie de tous les jours des poilus. Certaines scènes sont rarement montrées, peu connues, ainsi le service de l’eau, à la différence du vin, de la gnôle souvent mentionnés dans les correspondances. « Attendant la visite » en espérant la bonne blessure ou maladie qui tiendra le poilu éloigné du front ou en souhaitant le retour le plus vite possible auprès de ses camarades de combat et plus encore « la pose de ventouses » sont des créations rares. Cette dernière œuvre témoigne de l’utilisation de méthodes anciennes pour lutter contre certains problèmes de santé liés au froid, à l’humidité... A travers « Tombe allemande composée de 17 allemands, 3 français, combat du 4 7bre 1914, Louvercy » il indique le souci de donner une sépulture commune à tous les morts quelle que soit leur nationalité. Ceux que la vie avait dressés les uns contre les autres sont réunis par la mort.
Le dessin « Ma chère femme » rappelle que les lettres ou cartes postales sont une « bouffée de vie ». Attendues au front comme à l’arrière, tout retard dans leur distribution est source d’inquiétude, d’interrogations. Cette réalisation surprend car elle donne le sentiment d’un moment de douceur, de calme, de partage avec son épouse alors que le front est pour beaucoup synonyme d’enfer générant morts,
Cahier de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent n°139, 2018 118