Page 119 - matp
P. 119
De 1914 à 1918,
l’art de François Rabal (1875-1959), poilu
Alain MARTINOT
Né le 9 janvier 1875 à Agen (Lot-et-Garonne), François Rabal exerce le métier d’entrepreneur en peinture. Il effectue du 12 septembre 1895 au 11 septembre 1897 son service militaire au 2ème Régiment
du Génie stationné à Montpellier. Il accomplit deux périodes d’exercices du 18 août au 14 septembre 1902 puis du 1er au 28 mai 1905. Le 25 octobre 1905 il épouse Marie Andréoli à Cannes. De cette union, un enfant, Albert, naît en 1911. François Rabal est rappelé dans l’armée territoriale le 5 août 1914 et démobilisé le 25 janvier 1919. Il reprend alors son activité de peintre en bâtiment à Cannes.
Il a laissé de cette période de la Grande Guerre deux carnets de dessins et d’aquarelles. Sur chaque page apparaît parfois un nombre variable de dessins ou d’aquarelles, voire les deux, associant quelquefois tête-bêche ou créations horizontales et verticales. Il a dessiné ou peint des portraits d’amis et de camarades poilus, des scènes de la vie quotidienne au front, à l’hôpital de Beaufort-en-Vallée (Maine-et-Loire) où il est en convalescence début 1915, des vues des régions traversées. Ses réalisations sont pour certaines localisées : Marne, forêt d’Argonne, Aisne, Somme, Oise... et datées. Cela permet de suivre ses déplacements, ce que n’autorise pas la censure qui touche lettres et cartes postales.
Ses dessins montrent sa maîtrise du trait et de la perspective, la justesse des proportions, le jeu de l’ombre et de la lumière (traits plus ou moins serrés), les détails qui donnent vie à des poilus. En traçant le visage d’ « Hindous » et d’of ciers
117 Cahier de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent n°139, 2018