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mutilés, gueules cassées, traumatisés. Sans doute Rabal s’est-il représenté dans une tranchée de repos à l’arrière et non pas en première ligne.
A l’opposé, les dessins comme « Attaque près de Perthes-les-Hurlus », « Marne 1914 », « Après le combat », « Hôpital de Beaufort-en-Vallée », « Enterrement », « Notre cuisine »... traitent de sujets plus communs.
Les aquarelles ou dessins aquarellés sont très souvent des vues de paysages, de lieux traversés, exemple Viviers- sur-Rhône, ou des portraits. Dans des réalisations, le ciel sans nuances ou quelquefois menaçant, les couleurs sombres, froides, « délavées » dominantes traduisent l’angoisse des combattants, la tristesse de la séparation avec des êtres chers, les conditions de vie dif ciles sur le front et les aléas climatiques : froid, pluie, neige, boue. Ces réalisations sont indissociables d’une époque tragique, incertaine, où la vie ne tient qu’à un l. Par des couleurs plus attirantes à l’œil, aux nuances tranchées, les portraits aquarellés sont plus vivants.
Avec François Rabal l’art souvenir de la Grande Guerre est mis en lumière en particulier dans des réalisations peu souvent données à voir.
Sources : AD07, collecte 14-18, contributeur 45.
119 Cahier de Mémoire d’Ardèche et Temps Présent n°139, 2018